Dans un contexte de saturation chronique du port d’Alger, le gouvernement multiplie les initiatives pour fluidifier les échanges logistiques. L’ouverture d’une zone de dégagement constitue un redéploiement stratégique dans un pays où la lenteur des procédures portuaires pèse sur les coûts d’importation.
Le 26 mai, l’Algérie a inauguré une zone de dégagement à Rouiba, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger. Gérée par l’Entreprise portuaire d’Alger (EPAL), elle s’étend sur une superficie de 44 960 mètres carrés et peut accueillir jusqu’à 2 400 conteneurs, soit l’équivalent de 10 % de la capacité actuelle de l’infrastructure portuaire. Selon le ministre des Transports, Saïd Sayoud, l’objectif est de réduire le taux d’occupation du port principal et d’accélérer les opérations commerciales au profit des importateurs.
La zone est équipée d’un scanner pouvant traiter 200 conteneurs par heure, de quatre grues, de deux entrepôts dont un pour les matières dangereuses, d’un réseau de sécurité incendie, ainsi que d’un système de gestion informatisé. Située à 2 km du réseau ferroviaire, elle facilite l’intégration multimodale. Pour Abdelhamid Boualam, directeur général de l’EPAL, cette infrastructure est « un élément supplémentaire pour renforcer le système logistique et soutenir le port [d’Alger] en tant que moteur efficace de l’économie nationale ».
Depuis plusieurs années, le port d’Alger souffre d’une congestion structurelle. L’augmentation du trafic, la saturation des zones de stockage et les lenteurs des procédures de traitement des marchandises ont entraîné une accumulation des conteneurs, des retards opérationnels et des surcoûts logistiques. Face à ces retards, des compagnies maritimes comme CMA CGM ont appliqué des surtaxes. La mise en service de la zone de Rouiba vise à absorber une partie du trafic, libérer de l’espace sur les quais et améliorer la rotation des marchandises.
L’infrastructure vient compléter d’autres mesures déjà engagées pour améliorer la fluidité logistique. Depuis février 2025, six ports commerciaux algériens, dont celui d’Alger, sont passés à un fonctionnement continu. Les autorités ont également ordonné le déroutement de navires vers des ports moins encombrés, notamment Djen Djen, dont les capacités ont été renforcées pour accueillir des navires de plus grande taille.
Par ailleurs, plusieurs quais du port d’Alger ont fait l’objet de réhabilitations, et des navires de la flotte commerciale, précédemment immobilisés, ont été remis en service.
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