Alors que l’Europe reste le principal débouché de l’hydrogène vert algérien, Alger se tourne aussi vers le Golfe pour attirer capitaux et technologies. Une stratégie qui vise à affirmer sa place dans la transition énergétique mondiale.
L’Algérie a reçu le lundi 1er septembre une délégation de Metro Holding Company, une entreprise Koweitienne menée par son président, le cheikh Mishaal Al Jarrah Al Sabah. La rencontre avec le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab a porté sur un projet d’investissement axé sur les énergies renouvelables et l’hydrogène vert, incluant le transfert de technologie, la fabrication locale d’électrolyseurs et le développement de compétences locales.
Cette annonce illustre une évolution de la diplomatie algérienne l’hydrogène. Jusqu’ici centré sur l’Europe, le pays ouvre désormais la porte aux investisseurs du Golfe, qui ne se positionnent pas comme clients mais comme co-producteurs. Leur objectif est de s’intégrer à la chaîne de valeur locale et de créer une présence industrielle durable. Cette approche complète la Stratégie nationale de l’hydrogène (2023 – 2040), qui ambitionne d’exporter 30 à 40 TWh par an vers l’Europe et de générer jusqu’à 10 milliards USD de revenus annuels à l’horizon 2040.
L’Europe demeure le marché principal. Le projet SoutH2 Corridor, pipeline de 3300 km devant transporter 4 millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’Afrique du Nord vers l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne, incarne cette orientation. Prévu pour 2030, il s’appuie sur des accords entre Sonatrach, Sonelgaz et plusieurs partenaires européens comme VNG, Verbund ou CESPA. Dans le même temps, l’Allemagne a mis en place un groupe de travail bilatéral et finance le programme TaqatHy pour développer les compétences locales.
Dans ce contexte dominé par l’Europe, l’arrivée d’un investisseur koweïtien impulse un nouvel équilibre. Metro Holding propose non seulement des capitaux, mais aussi une logique industrielle axée sur la production et la technologie.
En multipliant les alliances, l’Algérie peut sécuriser à la fois ses débouchés commerciaux et ses partenariats industriels. L’Europe reste le client prioritaire, mais le Golfe apparaît comme un partenaire capable de consolider la base productive et de renforcer le transfert de savoir-faire. La réussite de cet ensemble dépendra désormais de la concrétisation de ces annonces en projets industriels tangibles.
Réagissez à cet article