Les envois de fonds des Égyptiens travaillant à l’étranger connaissent une croissance spectaculaire, renforçant leur rôle clé dans le soutien de l’économie locale. Avec une augmentation de plus de 70% en un an, ces transferts financiers représentent aujourd’hui l’une des principales sources de devises étrangères pour le pays.
L’économie égyptienne bénéficie depuis plusieurs années de l’apport massif des transferts financiers envoyés par ses millions de travailleurs expatriés. Ces envois de fonds ont atteint un niveau record entre mars 2024 et février 2025, totalisant 32,6 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 72% par rapport à la période précédente.
Cette augmentation spectaculaire est en partie liée aux réformes économiques engagées par le gouvernement égyptien en mars 2024. Parmi elles, la mise en place d’un régime de change flottant pour la livre égyptienne et la hausse des taux d’intérêt ont permis de canaliser une partie des flux financiers auparavant transférés via des voies parallèles. Ces mesures ont rendu le cadre officiel plus attractif, sécurisant les transferts vers les banques locales.
Les travailleurs expatriés, répartis principalement dans les pays du Golfe, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord, constituent ainsi un soutien vital pour leurs familles restées en Égypte. Ces fonds permettent de soutenir la consommation domestique, essentielle dans un pays où environ 80% du PIB repose sur la demande intérieure. Ils contribuent également à stabiliser la balance des paiements et à renforcer les réserves de devises du pays.
Les transferts mensuels ont même battu un record en février 2025, atteignant près de 3 milliards de dollars, un niveau jamais atteint auparavant. Ce flux continu d’argent frais est une aubaine pour l’économie égyptienne, qui fait face à des défis importants, tels que l’inflation élevée et les déficits commerciaux.
Au-delà du soutien direct aux familles, ces transferts facilitent aussi des investissements dans les secteurs locaux, comme l’immobilier ou les petites entreprises, et apportent une stabilité financière indirecte au pays.
Dans un contexte mondial incertain, où les risques externes et internes se conjuguent, les dépôts et transferts des expatriés apparaissent comme un vecteur crucial de résilience économique pour l’Égypte. Le maintien et le développement de ces flux sont donc une priorité stratégique pour les pouvoirs publics.
Les transferts des travailleurs expatriés ne sont pas seulement une source de revenus pour les ménages, mais constituent un pilier fondamental pour l’équilibre macroéconomique et la prospérité à moyen terme de l’Égypte.
Réagissez à cet article