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Agence Ecofin
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Vendredi 28 Novembre 2025 à 02:49

Face à un endettement croissant et à des marges budgétaires limitées, l’Égypte explore de nouveaux leviers de financement durable. Le gouvernement mise sur les échanges de dette pour desserrer l’étau financier tout en soutenant ses objectifs de développement et de transition.

L’Égypte prévoit de conclure dans les prochains mois un nouvel accord d’échange de dette avec ses partenaires européens, a indiqué la ministre égyptienne de la Planification et de la Coopération internationale, Rania al-Mashat, en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington.

Selon la ministre, cette opération devrait permettre de restructurer une partie de la dette extérieure du pays en la convertissant en financements affectés à des projets de développement. L’objectif est de réduire la charge du service de la dette tout en finançant des priorités nationales, notamment dans les secteurs de l’eau, de l’énergie ou du climat.

Une approche jugée plus soutenable

« Les échanges de dette constituent un instrument de gestion responsable des engagements financiers », a déclaré al-Mashat. Et d’ajouter : « ils permettent d’alléger la pression budgétaire et d’attirer des ressources alignées sur nos objectifs de développement durable ».

Sans préciser le montant de l’opération en cours, la ministre a indiqué que d’autres accords similaires étaient envisagés pour 2026.

Depuis les années 1990, l’Égypte a déjà réalisé plusieurs échanges de dette avec des pays comme l’Allemagne et l’Italie, pour un volume cumulé proche d’un milliard de dollars. Ces opérations permettent d’utiliser les montants dus pour financer des projets de développement au lieu de les rembourser directement aux créanciers.

Contexte économique délicat

Engagée dans un programme triennal avec le FMI, la nation des pharaons cherche à restaurer la stabilité macroéconomique alors que la dépréciation de la livre égyptienne et la montée de l’inflation pèsent sur les finances publiques. Le gouvernement multiplie les initiatives pour sécuriser des flux de devises et renforcer la confiance des investisseurs étrangers.

Les revenus du canal de Suez, l’une des principales sources de devises du pays, ont reculé ces derniers mois à cause des tensions géopolitiques en mer Rouge. Les attaques contre des navires commerciaux ont détourné une partie du trafic, ce qui réduit considérablement les recettes tirées du transit maritime.

La dirigeante égyptienne estime néanmoins que la tendance pourrait s’inverser dès 2026, avec un retour progressif à une contribution positive du canal à la croissance économique.

Un signal adressé aux bailleurs

En renouant avec les échanges de dette, Le Caire entend aussi montrer sa volonté de poursuivre les réformes et de renforcer la soutenabilité de sa dette extérieure.

L’opération à venir, soutenue par plusieurs partenaires européens, devrait être finalisée d’ici décembre 2025 et servir de modèle à d’autres initiatives de financement destinées à libérer de nouvelles marges de manœuvre budgétaires pour le pays.

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