L’intégration de l’intelligence artificielle dans des secteurs stratégiques est au cœur de la vision du Maroc pour 2030. Le royaume s’emploie à renforcer ses partenariats pour consolider sa position de leader technologique dans les régions arabe et africaine.
Le Maroc a été choisi par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour accueillir un centre régional arabo-africain dédié à l’intelligence artificielle, aux sciences des données et à l’innovation technologique. Un protocole d’intention en ce sens a été signé le mardi 8 avril à Rabat entre Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, et Abdallah Al Dardari, directeur du Bureau régional des États arabes du PNUD.
« Nous considérons le Maroc comme un pays pionnier et un pôle d’excellence en matière d’intelligence artificielle, de digitalisation et d’innovation administrative, au service de tous les citoyens. Nous souhaitons capitaliser sur cette expérience exemplaire pour en faire bénéficier l’ensemble de la région et du continent africain, dans la continuité du rôle historique que joue le royaume », a déclaré Abdallah Al Dardari.

Ce hub s’inscrit dans l’initiative onusienne Digital for Sustainable Development (D4SD), qui vise à promouvoir des technologies numériques durables et inclusives dans les pays du Sud. Prévu pour une inauguration en septembre, lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le centre ambitionne de devenir une plateforme régionale de référence pour la co-création de solutions dans des secteurs stratégiques tels que la healtech, la cybersécurité, l’agritech, la fintech ou encore l’edtech. Le hub mettra également l’accent sur la formation de talents, en particulier parmi les jeunes et les femmes.
Cette initiative intervient alors que l’intelligence artificielle connaît un essor significatif en Afrique. Selon une étude de McKinsey, l’IA pourrait contribuer jusqu’à 1200 milliards de dollars au PIB africain d’ici 2030, représentant une augmentation de 10 %, grâce à des investissements croissants dans la santé, l’agriculture, l’énergie et la finance. L’IA est désormais considérée comme un levier essentiel pour améliorer la productivité, moderniser les administrations publiques et créer des emplois qualifiés sur le continent.
À l’échelle nationale, le hub devrait permettre au Maroc de renforcer sa position comme pôle technologique clé dans les régions arabe et africaine, tout en promouvant une gouvernance numérique plus inclusive. Sur le plan africain, il offrira un point d’ancrage stratégique pour consolider la coopération Sud-Sud, mutualiser les expertises régionales et accélérer l’accès aux innovations technologiques au service du développement durable.
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