L’extension des opérations militaires dans la bande de Gaza pourrait représenter un surcoût de l’ordre de 15 Mds ILS (4,1 Mds USD). Le budget de défense de 120 Mds ILS pour l’année 2025, dont 17 Mds ILS sont destinés à couvrir les besoins liés au service de réserve, pourrait s’avérer insuffisant.
En effet, le plan militaire en cours de déploiement n’a pas fait l’objet d’une évaluation macroéconomique bien que son coût puisse dépasser 15 Mds ILS. Le Ministère des Finances pourrait certes utiliser le fonds d’urgence prévu dans le budget 2025 mais il ne reste que 3 Mds ILS sur les 10 Mds ILS que comptait initialement cette enveloppe. Dès le mois de mars, la Banque d’Israël indiquait dans son rapport annuel 2024 qu’une reprise des combats à haute intensité nécessiterait des mesures importantes.
La mobilisation des réservistes est un fardeau pour l’économie.
Les réservistes ont un coût direct élevé (cf. plan de 3,4 Mds ILS approuvé le 11 mai par le gouvernement, brèves n°20 – 2025) ainsi qu’un coût indirect ; leur réquisition porte préjudice au marché du travail, alors que 20% des réservistes sont employés dans le secteur de la haute technologie, principal moteur de l’économie israélienne. L’occupation de la Bande de Gaza serait particulièrement coûteuse sur le long terme ; d’après une étude du cercle de réflexion INSS, elle représenterait un coût de 35 Mds ILS par an (dont 25 Mds ILS pour les seules dépenses liées à l’armée).
Sans cessez-le-feu à court-terme, le gouvernement israélien sera contraint de choisir entre trois options : une augmentation du budget 2025 via une loi de finances rectificative, ce qui compromettrait l’atteinte de l’objectif d’un déficit budgétaire à 4,9% du PIB d’ici la fin de l’année 2025 – en mai, il se situe déjà à 5,1% du PIB ; de nouvelles coupes budgétaires dans les ministères, quoique leurs budgets aient été déjà fortement restreints dans les lois de finance 2024 et 2025 – notamment pour les ministères de la santé et de l’éducation ; des augmentations d’impôts, tandis que l’intention initiale du Premier Ministre et du ministre des Finances consistait au contraire à réduire la charge fiscale dans le cadre de la préparation du budget 2026 – l’année prochaine sera marquée par les élections législatives. Cette troisième option semble dès lors moins probable.
La poursuite de la guerre rehausse la prime de risque et la charge de la dette.
Un indice reflétant la forte hausse de la prime de risque se traduit dans le prix de l’assurance contre le défaut de paiement sur les obligations israéliennes en dollars à dix ans (CDS). L’indice atteignait avant la guerre environ 80 points de base (pb) et se situe à un niveau élevé à 140 pb depuis la fin du cessez-le-feu. Par ailleurs, le rendement des obligations à taux fixe à 30 ans du gouvernement israélien a atteint 5% fin mai, pour la première fois depuis novembre 2024.
Alors que le Trésorier général a effectué une émission de dette de 5 Mds USD en février, peu avant la hausse des rendements au mois de mars, l’impact de l’augmentation du risque sur la charge de la dette devrait être limité à court terme. Néanmoins, en cas de prolongation du conflit, Israël pourrait rapidement être obligé de procéder à une nouvelle émission obligataire à l’étranger, qui augmentera le coût de la charge de la dette. Selon de premières estimations, celle-ci devrait croître de 11,3 Mds ILS en 2025 puis de 20 Mds ILS en 2026.
Après avoir abaissé la note souveraine d’Israël l’année dernière, les trois principales agences de notation maintiennent pour l’instant une perspective négative sur la solvabilité d’Israël et s’attendent à ce que le déficit budgétaire se creuse de nouveau. Elles estiment que les risques politiques très élevés affaiblissent la résilience économique du pays.
Source Ambassade de France en Israël





















Réagissez à cet article