L’Égypte dépend à hauteur de 60 % des importations pour ses besoins en blé. Face à des contraintes structurelles freinant l’expansion des surfaces cultivées dans le pays, le gouvernement intensifie ses efforts pour promouvoir des pratiques agricoles visant à améliorer les rendements.
L’Égypte souhaite améliorer ses rendements en blé. C’est dans le cadre de cette ambition que le Centre de recherche agricole (ARC) du pays a signé le 16 juillet un accord de coopération avec l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS).
Dans un communiqué publié sur son site, le ministère de l’Agriculture indique que ce nouveau partenariat permettra de moderniser la filière égyptienne à travers la fourniture de machines agricoles modernes, la mise à niveau des laboratoires de sélection variétale et la création d’unités de production de semences certifiées. Le projet inclut également la formation des agriculteurs aux bonnes pratiques agricoles, la promotion de la mécanisation, et la réduction des pertes post-récolte via des systèmes avancés de traçabilité.
« Ce partenariat constitue un pilier essentiel de la stratégie de l’Égypte en matière de développement agricole durable et de renforcement de la sécurité alimentaire », peut-on lire dans le communiqué. L’enjeu pour le gouvernement est d’améliorer la productivité de la filière blé en complément des actions déjà menées par l’ARC.
Hausse de la productivité : un impératif structurel
Dans son dernier rapport sur le marché égyptien de la céréale, le Département américain de l’Agriculture souligne que le centre de recherche égyptien accélère depuis quelques années sur les projets visant à développer des variétés de blé précoces à haut rendement et économes en eau, augmenter la quantité de semences certifiées distribuées aux agriculteurs ou encore la mise en place de champs de démonstration à travers le pays pour promouvoir les bonnes pratiques agricoles.
Et pour cause. Les efforts d’expansion des surfaces de cultures de blé pour accroître la production dans le pays, sont fortement freinés par des défis structurels.
« L’expansion de la culture du blé est confrontée à plusieurs défis : la croissance démographique (qui nécessite de doubler la superficie cultivée actuelle), les ressources en eau limitées, la fragmentation des terres, l’urbanisation, la concurrence d’autres cultures d’hiver, ainsi que l’augmentation des coûts de production », indique l’USDA dans son rapport.
Les données compilées par la FAO indiquent en effet que la superficie consacrée à la culture de blé en Égypte a affiché une baisse de 0,49 % par an entre 2013 et 2023, passant de 1,41 million d’hectares pour s’établir à 1,35 million d’hectares. Par ailleurs, la production de blé a augmenté de 0,97 % en moyenne par an sur la période considérée pour atteindre 9,7 millions de tonnes en 2023, suggérant une certaine stagnation des volumes de production.
Dans ce contexte, le pays a dû importer 11,8 millions de tonnes de la céréale en moyenne entre 2021 et 2023 pour satisfaire la consommation évaluée à près de 21 millions de tonnes, d’après l’organisation onusienne.
Il convient de noter que la coopération annoncée avec l’AICS s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme « KAFI » lancé en 2024 par l’AICS et financé à hauteur de 40 millions $ par l’Union européenne en vue d’améliorer la production céréalière en Égypte.
Réagissez à cet article