Quatre usines de production entreront en service en 2026 avec une capacité totale de 20 millions de pneus par an. Un pari industriel de plusieurs milliards de dinars pour réduire la dépendance aux importations et générer des devises.
L’Algérie s’apprête à révolutionner son secteur pneumatique. Quatre projets de fabrication de pneus verront le jour en 2026, marquant un tournant stratégique pour un pays jusqu’ici entièrement dépendant des importations dans ce domaine. Cette transformation s’inscrit dans la politique de souveraineté industrielle voulue par le président Abdelmadjid Tebboune.
Un réseau national de production
Omar Rekkache, directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), a dévoilé dimanche à Oran les contours de cette ambitieuse stratégie. Les quatre sites de production – Oran, Sétif, Aïn M’lila dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, et Touggourt – disposeront d’une capacité combinée de 20 millions de pneus pour véhicules légers et lourds.
Cette capacité permettra non seulement de satisfaire la demande nationale, mais aussi d’ouvrir des perspectives d’exportation vers des marchés internationaux, selon les projections officielles.
Oran en tête avec un partenariat chinois
Le projet phare se concrétise à Oran avec la pose de la première pierre de l’usine “El Hadj Arabi Industries” dans la zone industrielle d’El Hamoul, commune de Tafraoui. Cette unité, développée en partenariat avec l’entreprise chinoise “Doublestar”, représente un investissement colossal de 50 milliards de dinars.
L’usine démarrera avec une production de 7 millions de pneus par an avant d’atteindre sa capacité maximale de 22 millions d’unités. Les produits, conformes aux normes internationales, viseront en priorité le marché domestique, le surplus étant destiné à l’exportation vers le Moyen-Orient, l’Europe et l’Amérique.
Un impact économique majeur attendu
Les retombées économiques s’annoncent considérables. Le seul projet d’Oran devrait créer 2 000 emplois directs une fois opérationnel. Plus significatif encore, cette usine pourrait réduire la facture d’importation d’environ 200 millions de dollars tout en générant près de 300 millions de dollars de revenus en devises.
Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), a souligné l’importance du partenariat avec Doublestar, dont le réseau mondial de distribution faciliterera la commercialisation internationale des produits algériens.
Diversification industrielle
Au-delà des pneumatiques, l’Algérie poursuit sa stratégie de substitution aux importations dans d’autres secteurs sensibles. La pose de la première pierre de l’usine “Tazi Agro Industry” pour la production de lait infantile illustre cette démarche.
Située dans la zone d’activités de Hassi Ben Okba, cette unité nécessitera un investissement de 5,5 milliards de dinars pour une capacité de production annuelle de 40 millions de boîtes. Sa mise en service, prévue dans deux ans, générera plus de 200 emplois.
Cette double inauguration témoigne de la volonté algérienne de réduire sa dépendance aux importations dans les produits de grande consommation, conformément aux orientations présidentielles en faveur de la souveraineté industrielle.
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