En janvier, l’Etat a notamment conclu un accord avec Chevron pour évaluer le potentiel en hydrocarbures d’une partie de ses eaux territoriales.
L’Algérie franchit une nouvelle étape dans sa coopération énergétique avec la société américaine Occidental Petroleum. L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) a officialisé, le dimanche 17 août 2025, la signature de deux conventions d’études portant sur le potentiel pétrolier et gazier des zones d’El Ouabed et de Dahar, situées dans le sud du pays.
Ces accords visent à analyser les ressources de ces régions afin de préparer d’éventuels développements futurs. « Les deux conventions d’études signées entre Alnaft et Occidental Petroleum démontrent leur engagement à collaborer afin d’approfondir l’évaluation et la valorisation du domaine minier national des hydrocarbures », a indiqué Alnaft dans un communiqué relayé par la presse locale.
L’initiative intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à maintenir sa position de fournisseur fiable d’hydrocarbures tout en optimisant l’exploitation de ses réserves. D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en 2025, l’offre mondiale de pétrole devrait dépasser la demande, malgré les tensions persistantes au Moyen-Orient. Dans un autre rapport, l’AIE a abaissé ses prévisions de croissance de la demande mondiale à 730 000 b/j en 2025, en raison de tensions commerciales et d’une demande affaiblie en Chine et aux Etats-Unis.
Selon la Banque mondiale, entre 2019 et 2023, le secteur des hydrocarbures a constitué environ 83% des exportations et près de 47% des recettes budgétaires de l’Algérie. Le déficit budgétaire est projeté à 14,5% du PIB en 2025 contre 13,9% en 2024, en grande partie sous l’effet de la baisse des recettes pétrolières. Alors que la dépendance reste structurelle, chaque gisement évalué devient un enjeu majeur pour la stabilité financière du pays.
Concrètement, les conventions signées n’ouvrent pas encore la voie à une exploitation directe. Elles encadrent une phase préliminaire, celle des études techniques et géologiques, destinées à définir les quantités de ressources disponibles et les conditions de leur mise en valeur, avant tout engagement de capitaux lourds.
Pour les parties prenantes, l’enjeu est double. D’un côté, Occidental, déjà présent en Algérie dans plusieurs gisements, consolide sa place dans le paysage énergétique local. De l’autre, les autorités algériennes réaffirment leur volonté d’élargir la coopération avec des partenaires internationaux afin de capter des flux financiers et technologiques.
La suite dépendra des résultats des études. Si le potentiel identifié s’avère significatif, cela ouvre potentiellement la voie à des investissements directs étrangers, à un soutien accru de l’industrie locale des services pétroliers et à un renforcement des recettes budgétaires.
Ces perspectives s’inscrivent dans la continuité du plan d’investissement de 50 milliards de dollars annoncé en décembre 2024, dont 71% sont destinés à l’exploration et à la production.
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