Le gouvernement turc a revu à la baisse ses ambitions économiques pour 2025, avec une croissance attendue du PIB de 3,3%, nettement inférieure à l’objectif initial de 4%. Cette décision traduit une nouvelle priorité donnée à la stabilisation des prix, dans un contexte d’inflation toujours très élevée, qui devrait se maintenir à 28,5% d’ici la fin 2025.
La Turquie a récemment publié son Programme à moyen terme (2026-2028), dans lequel elle réajuste ses prévisions de croissance économique pour l’année 2025 à 3,3%, contre une estimation précédente de 4%. Ce repli traduit un virage politique clair, avec une focalisation accrue sur le contrôle de l’inflation, jugée plus dangereuse pour la stabilité économique que le ralentissement de la croissance.
Avec un produit intérieur brut d’environ 1,4 billion de dollars, l’économie turque poursuit néanmoins une trajectoire positive même si le rythme d’expansion est nettement en-dessous de sa moyenne historique de 5% sur les deux dernières décennies. La Banque centrale turque a entamé une politique prudente de baisse progressive des taux d’intérêt, après une longue période de taux extrêmement élevés, dans l’espoir d’alléger le coût du crédit tout en évitant une nouvelle poussée inflationniste.
L’inflation demeure un enjeu majeur : les prix à la consommation devraient grimper de 28,5% en 2025, un niveau encore très élevé comparé à la cible officielle de 5%. Le gouvernement anticipe néanmoins un repli progressif, à 16% en 2026 puis vers 8-9% en 2027 et 2028. Cette maîtrise graduelle de l’inflation est cruciale pour restaurer la confiance des consommateurs et investisseurs.
Sur le plan budgétaire, la Turquie vise un déficit ramené à 3,5% du PIB en 2026, puis à 2,8% en 2028, combinant rigueur et soutien ciblé à certains secteurs. Le marché du travail devrait parallèlement s’améliorer, avec un taux de chômage attendu à 8,5% en 2025 diminuant à 7,8% en 2028.
Enfin, les exportations sont projetées en augmentation, atteignant 273,8 milliards de dollars en 2025, grâce à la reprise de la demande européenne et à des coûts de production parfois compétitifs. Toutefois, l’économie reste exposée à des risques liés à la stabilité financière mondiale et aux tensions géopolitiques.
Dans ce contexte, la Turquie cherche à renforcer la prévisibilité économique pour les acteurs publics et privés, en s’appuyant sur une discipline budgétaire affirmée et une politique monétaire ciblée, pour poser les bases d’une croissance durable sur le moyen terme.
Ce nouvel équilibre entre croissance modérée et lutte contre l’inflation marquera sans doute la politique économique turque des prochaines années.
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