Après des années de conflits et d’instabilité, la Libye tente de relancer son secteur touristique, un pilier potentiel pour diversifier une économie dominée par le pétrole. Malgré un contexte sécuritaire fragile, plusieurs initiatives cherchent à attirer à nouveau les voyageurs et à reconstruire cette filière stratégique.
Le tourisme en Libye, longtemps affecté par les crises successives depuis 2011, montre aujourd’hui des signes encourageants de reprise. Des circuits encadrés commencent à être proposés à des groupes de touristes européens, notamment autour des sites exceptionnels du Sahara libyen, comme la ville historique de Ghadames, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Ces expériences visent à briser la peur liée à la sécurité et à redonner une image différente de la Libye aux voyageurs.
Historiquement, le tourisme représentait une part modeste mais significative de l’économie libyenne, avec environ 110 000 visiteurs en 2010 générant 40 millions de dollars de recettes. Cette activité est freinée depuis, non seulement par les préoccupations sécuritaires mais aussi par l’absence d’infrastructures adaptées et d’une offre touristique structurée. Or, dans un pays où l’économie dépend largement des hydrocarbures, le tourisme apparaît comme un secteur clé pour la diversification et la création d’emplois.
La relance touristique libyenne s’appuie donc sur plusieurs leviers. Les autorités locales et le secteur privé travaillent à sécuriser les destinations, à promouvoir les richesses naturelles et culturelles, et à améliorer les infrastructures d’accueil. Par ailleurs, des forums d’affaires et des partenariats internationaux visent à encourager les investissements étrangers et à intégrer la Libye dans les circuits touristiques régionaux.
Néanmoins, la situation sécuritaire reste un facteur déterminant. Les recommandations officielles déconseillent toujours les voyages non indispensables, et la confiance des touristes doit encore se renforcer. Mais des progrès récents, notamment la réduction des affrontements majeurs dans les grandes villes, laissent entrevoir une amélioration progressive.
À moyen terme, le tourisme durable et d’aventure, centré sur le désert et le patrimoine architectural, pourrait devenir un segment attractif, attirant les visiteurs prêts à découvrir une Libye authentique et encore peu explorée. De même, la richesse historique et archéologique, avec des sites comme Leptis Magna, est un atout majeur.
Ainsi, le secteur touristique libyen, bien que fragile, offre des perspectives prometteuses dans le cadre global de la relance économique du pays. Son développement dépendra de la stabilité politique et sécuritaire, mais aussi de la capacité à structurer une offre adaptée aux attentes d’un tourisme international exigeant.
Dans ce contexte, la coopération internationale et le soutien technique aux acteurs locaux seront essentiels pour transformant cette opportunité en un levier durable de croissance et d’emploi en Libye.
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