Liban : Quelles sont les dernières informations économiques à retenir ? 

La Banque du Liban a adopté le 1er février un taux de change officiel de 15 000 LBP/1 USD, abandonnant ainsi le taux de 1 507,5 LBP/1 USD en vigueur depuis 25 ans. 

Ce changement devrait avoir un impact sur les banques libanaises, qui vont devoir adapter la comptabilité et la valorisation de leurs bilans au nouveau taux, tout en disposant d’un délai de transition de 5 ans pour ajuster leur bilan et compenser les pertes liées à la dégradation de la valeur de certains de leurs actifs.

Cette décision constitue une première étape vers l’unification des taux existants, désormais au nombre de trois : le taux officiel (15 000 LBP/1 USD), le taux de la plateforme Sayrafa (qui a été modifié le 01/02/23, passant de 38 000 à 42 000 LBP/1 USD) et le taux parallèle (64 000 LBP/1 USD le 02/02/23). Les retraits plafonnés des dépôts en dollars gelés se feront dorénavant au nouveau taux officiel, ce qui marque la suppression des taux intermédiaires de 8 000 et 12 000. En théorie, l’impact sur l’économie libanaise de cette décision devrait être limité, dans la mesure où : 

– La quasi-totalité des taxes sont d’ores et déjà calculées depuis fin 2022 au taux de 15 000 LBP/1 USD              

– La plupart des transactions sont effectuées au taux du marché parallèle 

– et l’économie est de plus en plus dollarisée.

Qatar Energy a rejoint officiellement, le 29 janvier, le consortium détenant les licences d’exploration-production des blocs gaziers offshore 4 et 9. 

L’entreprise qatarienne devient ainsi le 3ème partenaire du consortium, en remplacement de l’entreprise russe Novatek (20%) qui avait décidé mi-2022 de quitter le consortium. 

Qatar Energy détient désormais une participation de 30% dans le consortium, aux côtés de TotalEnergies (opérateur, 35%) et ENI (partenaire, 35%). Le forage d’un premier puit d’exploration devrait être effectué dans le bloc 9 par TotalEnergies au cours de l’année 2023.

D’après les derniers chiffres de la balance des paiements publiés par la Banque du Liban, le déficit courant s’est élevé à 3 Mds USD au 1er semestre 2022, en hausse de 39% par rapport au 1er semestre 2021 (-2,2 Mds USD). 

Cette augmentation est due en grande partie à un déficit commercial accru (+42,6%, -6,2 Mds USD), qui n’a pas été compensé par une augmentation des recettes touristiques nettes (+86%, 2,2 Mds USD) ou par une légère hausse des envois de fonds des expatriés (+1,5%, 3,1 Mds USD). 

En parallèle, le compte financier affiche un excédent de 2,7 Mds USD (+35%), notamment dû à des investissements étrangers importants dans le secteur immobilier. 

Enfin, les dons étrangers sont en chute, provoquant une baisse de l’excédent du compte de capital (-66%, 159 M USD), qui atteint son niveau le plus bas depuis le premier semestre 2012.

Source : Ambassade de France au Liban