En raison d’une production de gaz naturel qui se stabilise et d’une consommation qui augmente, l’Égypte n’a dégagé en 2021 qu’un modeste excédent gazier de 5,9 Mds de m3.
Elle dispose de deux usines de liquéfaction de gaz naturel (17 Mds de m³ de capacité) sur sa façade méditerranéenne, majoritairement alimentées par des importations de gaz israéliens. Si l’Egypte a fourni 6,7 Mds de m3 de GNL au marché européen en 2022 (70% de ses exportations totales), ces volumes ne représentent que 4% des importations européennes en GNL.
L’UE a signé un protocole d’accord en juin 2022 avec l’Égypte et Israël, afin d’augmenter les exportations de GNL israélien vers l’Europe via l’Égypte. Si faute de moyens alternatifs, Israël utilise actuellement les usines de liquéfactions égyptiennes pour exporter son GNL vers l’Europe, la hausse de sa production domestique nécessite le développement d’interconnexions gazières.
La construction de gazoducs ainsi que l’agrandissement de ceux existants (Arab Gas Pipeline, East Med Pipeline) permettraient de doubler la capacité d’exportation de gaz israélien vers l’Egypte pour la porter à 20 Mds de m3 par an d’ici 2027 (contre 8,5 Mds de m3 actuellement). Si ces projets se matérialisent, les usines de liquéfaction peineraient à absorber les flux en l’état actuel des capacités. Cependant, Israël et Chypre pourraient être incités à construire leurs propres unités de liquéfaction ou un gazoduc reliant l’Europe, afin de limiter leur dépendance énergétique à l’Egypte.
La capacité installée de renouvelables en Egypte est de 5,9 GW (sur une capacité totale de 60 GW).
Bien que de nombreux accords-cadres signés lors de COP27 prévoient le développement de 40 GW d’éolien et de solaire, les ambitions des autorités égyptiennes se heurteront à un excédent électrique important (25 GW), une difficulté à mobiliser des financements privés et un réseau électrique qui peine à absorber ces nouvelles capacités.
Si l’Égypte exporte de l’électricité vers ses voisins (Jordanie, Soudan, Arabie saoudite d’ici 2025), sa connexion au réseau européen est devenue prioritaire. Quatre projets d’interconnexions entre l’Egypte et l’Europe, via la Grèce ou l’Italie, sont déjà à l’étude et l’obtention de financements, les coûts anticipés variant de 2,5 à 4 Mds USD, sera clef.
Aucun projet n’a pour l’instant été priorisé par la Commission européenne en vue de l’octroi de fonds, et les consortiums sont encore en cours de constitution. Alors que l’UE vise 45% de renouvables dans son mix électrique d’ici 2030, le verdissement du mix égyptien conditionnera sa capacité à le valoriser à l’export.
Annoncé en mai 2022, le plan RePowerEU prévoit l’importation par l’UE de 10 Mt d’hydrogène vert d’ici 2030.
Si l’Egypte dispose d’avantages comparatifs (disponibilité du foncier, prix attractif du renouvelable, proximité avec l’Europe) pour fournir l’UE en hydrogène vert, une régulation au stade embryonnaire ainsi que des tensions sur l’approvisionnement en eau limitent encore son potentiel.
A date, si 25 protocoles d’accords ont été signés et que l’Egypte annonce une volonté de capter 8 % du marché mondial de l’hydrogène, seul le projet de production d’engrais vert de Scatec et Fertiglobe est en cours de développement. L’Egypte pourrait à terme fournir – par voie maritime – 10 à 15 % des besoins en hydrogène vert de l’UE.
Source : Ambassade de France en Egypte
Réagissez à cet article