Le Moyen-Orient est la région la plus sèche au monde. Comment gérer la problématique de l’eau ? 

Les eaux non-conventionnelles sont de deux types : les eaux recyclées et les eaux désalinisées. 

86% des eaux usées israéliennes sont recyclées. Pour cela, l’eau usée est prélevée puis filtrée pour ensuite être utilisée par le secteur industriel et agricole. Concernant les eaux désalinisées, elles sont souvent destinées à la consommation humaine et représente 585 millions de mètre cube d’eau par an (soit 70% de l’eau potable israélienne). En Israël, le secteur de la « Water Tech » compte 300 entreprises et plus de 100 start-ups représentant une industrie évaluée à 2 Mds $. 

Les eaux non-conventionnelles ont des impacts environnementaux sur la qualité des sols, l’écologie marine et les dépenses énergétiques. 

La fertilité des sols augmente car les eaux recyclées peuvent avoir une plus forte concentration en nutriments ou minéraux. Cette meilleure qualité du sol permet d’obtenir des rendements plus élevés, dans la limite d’un seuil spécifique d’enrichissement. Toutefois, l’accumulation de métaux lourds peut être toxique pour les plantes et l’augmentation de la salinité peut impacter le microbiome. Le prélèvement d’eau de mer pour la désalinisation peut compromettre l’écosystème. Concernant les coûts énergétiques, le traitement des eaux usées se situe entre 0,4 et 0,9 kWh par m3. 

Pour l’eau désalinisée, le coût est plus élevé, entre 2,5 et 4 kWh par m3.

De plus, les eaux non-conventionnelles ont des impacts sanitaires sur :

– la qualité de l’eau avec une déficience en iode pour l’eau désalinisée 

– sur les cultures irriguées avec des eaux traitées par du chlore ou par dégradation biologique de la matière organique qui auraient un risque plus important de virus entériques 

– sur le paysage rural avec un prix de l’eau pouvant discriminer les cultures.

L’eau recyclée est considérée comme une des solutions phares pour palier au déficit hydrique. 

L’eau dessalinisée reste en effet trop onéreuse pour être utilisée comme moyen unique d’irrigation. C’est pourquoi, des mélanges d’eau douce, d’eau traitée et d’eau salée sont réalisés. Ils peuvent permettre une meilleure rentabilité et une réduction des effets négatifs des eaux traitées.

Source Ambassade de France au Liban