En Tunisie, la fuite des cerveaux inquiète de plus en plus le gouvernement et le monde professionnel. Alors que les estimations prévoient une hausse des émigrations dans les années à venir, les autorités tentent de dissuader les diplômés de quitter le pays.
Le Parlement tunisien a dit non à la proposition de taxation des étudiants de la diaspora, émise par le gouvernement.
En séance plénière le 1er décembre, les élus du peuple ont rejeté le projet de loi visant à imposer aux diplômés tunisiens souhaitant poursuivre à l’étranger de rembourser 50% des frais de leurs 5 premières années de formation universitaire locale.
Cette mesure est voulue par le gouvernement pour freiner la fuite des cerveaux, notamment les ingénieurs et des médecins, un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur dans le pays.
En 2022, l’Ordre des Ingénieurs de Tunisie estimait à plus de 6 000 le nombre de ses membres ayant émigré.
Selon cette organisation professionnelle, ce chiffre pourrait doubler au cours des 10 prochaines années.
Une situation désavantageuse pour l’État qui se vide d’une ressource humaine de qualité.
La proposition rejetée par le Parlement avait déjà semé la controverse dans le pays, dans les regroupements professionnels et même dans les sphères politiques.
L’ancien ministre de l’Emploi, Faouzi Abderrahmane, l’a jugée autoritaire. « Il aurait été intéressant de demander quelles opportunités l’État offre à ces jeunes et dans quelle mesure il répond à leurs aspirations. Il aurait été intéressant que ces députés se familiarisent avec la pléthore d’études disponibles sur le sujet » a-t-il suggéré.
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