Le récent réchauffement des relations entre Niamey et Alger favorise le renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine énergétique. Après la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach, qui annoncé un projet de création d'une raffinerie et d'un complexe pétrochimique au Niger, Sonelgaz planche sur un projet visant à augmenter la capacité de production d’électricité du pays.
Le groupe énergétique algérien Sonelgaz a annoncé, dans un communiqué publié le jeudi 23 janvier, qu’il allait envoyer dans les prochains jours une équipe de spécialistes et de cadres dirigeants au Niger pour étudier le projet de réalisation d’une centrale électrique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Cette décision a été annoncée lors d’une réunion tenue par visioconférence entre le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, et la directrice générale de la Société nigérienne d’électricité (NIGELEC), Fati Abarchi, et consacrée à l’examen des moyens d’accélérer la cadence de la coopération et du partenariat entre les deux pays, a-t-on ajouté de même source
La réunion, qui intervient « en application des recommandations des hautes autorités du pays »a permis de présenter « les expertises du groupe dans différents domaines de son activité énergétique, notamment la production, le transport et la distribution d’électricité, ainsi qu’en matière d’ingénierie, de maintenance et de formation ».
Lors de la réunion, Mourad Adjal a affiché « l’intérêt de Sonelgaz pour l’investissement dans le domaine de l’énergie au Niger en proposant, dans un premier temps, d’étudier un projet d’investissement pour la réalisation d’une centrale électrique sur place », tout en indiquant que le groupe « est prêt à dépêcher une équipe de spécialistes sur le terrain pour entamer l’étude de ce projet ».
De son côté, Mme Abarchi a exprimé « l’intérêt de son entreprise pour la coopération avec Sonelgaz, au vu de sa position dans la région et de son expérience remarquable dans divers domaines de l’énergie », soulignant sa volonté de « concrétiser cette coopération de manière à satisfaire toutes les parties ».
L’annonce de l’intention du groupe public algérien de l’électricité et du gaz d’investir dans la construction d’une centrale électrique au Niger intervient une dizaine de jours après celle de deux autres projets de coopération bilatérale dans le domaine énergétique portés par Sonatrach.
Cette compagnie pétrolière algérienne avait annoncé, le 9 janvier, l’envoi d’une délégation d’experts pour une visite de travail d’une semaine au Niger pour débattre du projet de création d’une raffinerie et d’un complexe pétrochimique dans ce pays.
Les relations entre Alger et Niamey se sont dégradées au lendemain du coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023, qui a chassé le président nigérien élu, Mohamed Bazoum, du pouvoir.
Le gouvernement algérien avait alors annoncé l’acceptation par les nouvelles autorités militaires d’une offre de médiation qui consistait à tenir des discussions politiques « pendant six mois au maximum […] avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion », afin de conduire au « rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays ».
Le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, a cependant déclaré avoir appris l’acceptation de cette médiation sur les réseaux sociaux, accusant implicitement l’Algérie de « manipulation ».
La question migratoire a été aussi au centre de la crispation bilatérale, notamment lorsque Niamey a convoqué, début avril 2024, l’ambassadeur algérien en poste à Niamey au ministère des Affaires étrangères pour protester contre le caractère « violent » des campagnes d’expulsion de milliers de migrants à la frontière entre les deux pays.
Les relations bilatérales se sont ensuite réchauffées progressivement, aboutissant à la reprise par Sonatrach de ses activités pétrolières au Niger et à une visite du Premier ministre nigérien à Alger à la tête d’une forte délégation ministérielle en août dernier. La compagnie publique algérienne a depuis, renforcé ses investissements sur le champ pétrolier nigérien de Kafra. Avec les deux puits forés sur ce bloc, qui couvre 23 737 km², le Niger entend augmenter sa production de pétrole de 90 000 barils par jour.
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