La production gazière nationale est estimée à 4,3 Mds de pieds cubes par jour (cfd) en janvier 2025 (contre 4,6 Mds en janvier 2024), pour une demande de 6,2 Mds. Déjà dépendante d’environ 1 Md de cfd de gaz acheminé par gazoduc depuis Israël, l’Égypte a également importé 1,1 M de tonnes de GNL pour sécuriser son approvisionnement au cours du premier trimestre 2025, pourtant caractérisé par une demande plus faible en saison hivernale.
La baisse de production du champ Zohr, dont les volumes ont été divisés par plus de deux depuis 2019,constitue le principal facteur du recul global de la production gazière en Égypte. Ces difficultés ont entrainé une contraction de 92% des exportations de gaz naturel entre 2022/23 et 2023/24, ramenées de 7,2 Mds USD à 605 M USD sur la période.
Ainsi, l’Égypte est passée d’exportateur net à importateur net, accentuant le déficit commercial qui atteint 10,3% du PIB durant l’exercice 2023/24. En outre, les importations de gaz pèsent significativement sur le budget de l’État, en particulier en raison de coûts de transaction élevés.
Dans le cadre de sa stratégie de relance de la production nationale de pétrole et de gaz, le ministère égyptien du Pétrole multiplie les initiatives pour ouvrir de nouvelles zones offshores à l’exploration, notamment en Méditerranée.
Alors que Chevron a entamé le forage du puits Khanjar-1, ExxonMobil celui du puits Nefertari-1, Eni prévoit deux nouveaux forages sur le champ de Zohr en 2025. Au premier trimestre 2025, plusieurs entreprises ont répondu à l’appel d’offres international lancé par la compagnie égyptienne de gaz naturel (EGAS) à l’été 2024 concernant quatre nouvelles zones d’exploration offshore en Méditerranée.
En outre, neuf autres blocs onshore, dont quatre situés dans des champs opérés par les sociétés publiques égyptiennes feront l’objet de « nouveaux développements » pour accroître leurs niveaux de productivité.
Les perspectives d’exploitation de nouveaux champs en mer Rouge demeurent à l’inverse non garanties.
En 2019, la South Valley Petroleum Holding Company – filiale du ministère égyptien du Pétrole – avait attribué trois blocs d’exploration offshores à Shell, Chevron et au fonds souverain d’Abu Dhabi Mubadala. Les activités d’exploration sur ces concessions ont représenté un investissement initial de 326 M USD.
Toutefois, en avril 2025, les trois entreprises ont annoncé la fin de leurs activités en mer Rouge, jugeant les résultats des études sismiques peu prometteurs et l’exploitation économiquement non rentable. Elles ont ainsi renoncé à l’exploitation des champs, préférant réorienter leurs investissements en Méditerranée.
Dans un contexte de déclin de la production gazière, le gouvernement multiplie les incitations à destination des investisseurs étrangers, notamment à travers la possibilité d’exporter une part de la production.
L’Égypte prévoit également de rehausser le prix d’achat du gaz naturel auprès de certains partenaires étrangers, sur des sites ciblés, dans le cadre d’accords bilatéraux. Cette orientation vise également à rassurer le secteur privé au regard des importants arriérés de paiement des sociétés publiques égyptiennes et tensions de liquidité qui ont conduit certaines entreprises à réduire leurs activités dans le pays.
Source Ambassade de France au Caire
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