En Tunisie, l’aquaculture compte pour environ 13 % de la valeur totale de la production halieutique. Alors que ce secteur d’activité capte de plus en plus d’investissements du secteur privé, sa contribution à l’approvisionnement en poisson est appelée à croître durant les prochaines années.
La Tunisie veut parvenir à produire 35 000 tonnes de poissons grâce à l’aquaculture d’ici 2030. C’est ce qu’indique le Département américain de l’Agriculture (USDA) dans un rapport publié le 29 août dernier sur la filière.
Cette ambition, si elle se réalise, marquerait une progression de 52 % par rapport à la production de 23 003 tonnes réalisée en 2024. D’après l’USDA, cette activité devient un levier stratégique pour réduire la pression existante sur les stocks de poissons dans les eaux tunisiennes, fortement exploitées par la pêche traditionnelle, la surpêche ou encore les pratiques de pêche illégale.
Dans ce contexte, les experts estiment que l’aquaculture tunisienne pourrait connaître une croissance annuelle d’environ 9 %, soutenue par l’augmentation de la demande locale ainsi que par le développement de filières d’exportation.
Cette trajectoire se reflète également dans le flux des investissements observé ces dernières années dans le secteur. En 2024, par exemple, les données compilées par l’Agence de Promotion de l’Investissement Agricole (APIA) ont révélé que les projets approuvés dans l’aquaculture ont été évalués à 26 millions de dinars (8,4 millions $), soit 7 fois plus qu’en 2023 (1,8 million $).
Dans sa dernière note d’information, l’APIA a révélé avoir approuvé, sur les sept premiers mois de l’année 2025, des investissements d’une valeur de près de 47 millions de dinars (16,2 millions $) dans l’aquaculture, soit presque le double des investissements totaux injectés dans la filière sur l’ensemble de l’année 2024.
Ces différents projets devraient se traduire soit par la mise en place de nouvelles fermes aquacoles, soit par une hausse de la productivité des unités existantes grâce à la modernisation des infrastructures et à l’adoption de techniques de production plus performantes.
En attendant cette montée en puissance, la pêche demeure la principale source d’approvisionnement en poissons. Selon la Direction Générale de la Pêche et de l’Aquaculture, la Tunisie a produit 158 500 tonnes de produits halieutiques en 2022, dont 87 % proviennent des captures.
Rappelons qu’en Tunisie, l’aquaculture est majoritairement pratiquée en milieu marin. D’après l’USDA, le pays compte actuellement 42 fermes marines et 30 exploitations d’eau douce, spécialisées dans l’élevage de bar, de dorade, de maigre, de crevettes, de coquillages, mais aussi du thon rouge.
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