EasyJet est la deuxième compagnie aérienne sur le segment low-cost en Europe, après Ryanair. Le transporteur britannique qui opère aussi au Maroc, veut faire de ce pays nord-africain un nouveau hub stratégique pour ses vols
L’Office national marocain du Tourisme (ONMT) et la compagnie aérienne low-cost britannique easyJet ont paraphé le 17 novembre un accord de partenariat stratégique sur 5 ans. L’accord prévoit l’installation sur le sol chérifien de la toute première base du transporteur hors Europe. Ce dernier devrait investir dans ce cadre 150 millions d’euros, dans l’achat de trois avions Airbus dédiés à ce projet qui devrait générer 100 emplois directs.
Selon les détails relayés par la presse marocaine, le partenariat devrait voir dès 2026, une hausse de 17 % du nombre de vols proposé par easyJet vers le pays nord-africain, en plus du développement de son offre de séjours via easyJet Holidays. Cette signature vient confirmer des annonces effectuées déjà en octobre par la compagnie.
Un coup de boost pour le tourisme marocain
Ce nouveau partenariat recèle une opportunité pour le secteur touristique marocain, qui représente près de 7 % du PIB national. Avec l’offre d’easyJet qui devrait permettre plus de vols et un meilleur maillage aérien entre les villes du pays et plusieurs capitales européennes, cette alliance peut augmenter les arrivées internationales et consolider le leadership du Royaume chérifien dans le tourisme africain.
En effet, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, un effectif en hausse de 2,9 millions par rapport à celui de 2023 (14,5 millions). Cette performance lui a permis de devenir la première destination touristique du continent, devant l’Égypte qui a quant à elle enregistré environ 16 millions d’arrivées. Pour 2025, la barre a été placée à 18 millions selon le rapport sur les établissements et entreprises publics (EEP) accompagnant le projet de Loi de finances (PLF) 2026. Un objectif qui peut désormais être atteint, voire dépassé, à en croire la ministre du Tourisme Fatim-Zahra Ammor, qui fait état de 16,6 millions d’arrivées déjà enregistrées à fin octobre. Ceci à la veille de la haute saison des fêtes de fin d’année, habituellement marquée par une forte demande en provenance d’Europe et du Golfe.
Plus globalement, les autorités marocaines nourrissent pour les 5 à 10 prochaines années de grandes ambitions dans les domaines du tourisme et de l’aviation. Elles visent notamment la barre des 26 millions de touristes annuels d’ici 2030, ce qui placerait le pays parmi les 15 premières destinations mondiales. En outre, le gouvernement projette 60 millions de voyageurs dans l’ensemble des aéroports marocains d’ici 2030, et 90 millions à l’horizon 2035. En 2024, les flux totaux se sont chiffrés à 32 millions de voyageurs, contre 27 millions en 2023.
Une opportunité de consolidation pour EasyJet
Pour easyJet, cette nouvelle base servira à consolider son ancrage non seulement sur le marché marocain, mais aussi sur celui de la sous-région nord-africaine. La compagnie opère actuellement des vols vers cinq aéroports du pays, que sont Marrakech, Agadir, Rabat, Essaouira et Tanger. Depuis 2006 où elle a lancé cette desserte, elle a progressé pour devenir la troisième compagnie aérienne au Maroc et la deuxième à Marrakech.
« Il ne fait aucun doute que le Maroc est un marché clé pour easyJet : nous sommes le premier transporteur vers le Maroc depuis le Royaume-Uni et la Suisse. Le Maroc est notre marché à la croissance la plus rapide en dehors de l’Europe, et une destination majeure pour les clients d’easyJet Holidays », avait déclaré Kenton Jarvis, le PDG de la compagnie, en octobre dernier.
Parallèlement au lancement de la base en 2026, easyJet prévoit d’ouvrir l’année prochaine quatre nouvelles routes vers le Maroc, notamment depuis Hambourg, Lille et Strasbourg vers Marrakech, et une ligne Genève – Tanger. Cela porterait le nombre total de ses liaisons vers le pays à 46, dont 24 destinations desservies depuis Marrakech. En 20 ans d’activité dans le Royaume chérifien, la compagnie britannique revendique le transport de 20 millions de passagers (départs et arrivées).
Fêtant ses 30 ans d’existence ce mois de novembre, elle dispose d’une flotte totale de 190 avions. Elle a réalisé en 2023/2024, un bénéfice net de 452 millions de livres (environ 512,6 millions €), un chiffre en hausse de près de 40 % par rapport à l’exercice précédent.





















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