La Tunisie doit assurer l’accès au vaccin pour sauver des vies mais aussi de résorber ses déséquilibres macroéconomiques
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Agence Ecofin
vendredi 9 juillet 2021 Dernière mise à jour le Vendredi 9 Juillet 2021 à 10:04

En annonçant le développement des vaccins «Made in Morocco», le Royaume a franchi un pas décisif vers le club fermé des producteurs du vaccin anti-Covid, une denrée rare dans un monde malmené par la pandémie. L’enjeu de ce projet de 500 millions de dollars est de doter le pays d’une assise industrielle biotechnologique au cours des 5 prochaines années, en vue de renforcer la résilience sanitaire du continent africain.

Le 5 juillet 2021, une date importante pour le Maroc, marquant ainsi un virage important pour l’industrie pharmaceutique marocaine, suite à l’annonce d’un projet de fabrication locale du vaccin chinois Sinopharm contre la Covid-19, avec « à court terme » une capacité de production de 5 millions de doses par mois.

Placé sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, ce projet devra s’articuler autour de trois étapes importantes : la première phase qui démarrera immédiatement consiste en l’utilisation des installations de remplissage aseptique pour la mise en seringue  du vaccin anti-covid, dans le cadre d’une coopération technique entre Sinopharm et Sothema, l’une des rares entreprises en Afrique du Nord disposant des prérequis techniques et technologiques permettant d’assurer le « fill & finish » du vaccin anti-Covid. 

La deuxième phase, qui démarrera en parallèle avec la première, implique un partenariat avec la société Recipharm, le cinquième fabricant de médicaments dans le monde. Le groupe suédois prévoit ainsi le déploiement d’une unité industrielle qui devrait occuper une superficie de 42 hectares. Ce site qui devrait être opérationnel en 2023 devrait signifier un apport important en termes de transfert de technologie et aura une orientation largement tournée vers l’export.

La dernière étape est de poser les bases d’une plateforme marocaine crédible et innovante pour le développement et la production de vaccins marocains. L’objectif est de faire du Maroc un pôle africain d’innovation biopharmaceutique et vaccinale. Tout cela permettra d’assurer une souveraineté et une autonomie sanitaire au Maroc, tout en approvisionnant le continent africain, ainsi que les pays maghrébins voisins. 

En passe d’opérer une belle percée sur le marché africain, l’industrie pharmaceutique marocaine possède un grand potentiel de développement grâce à de forts atouts : 60 ans d’expérience et des entreprises certifiées produisant aux normes de qualité européennes et/ou américaines. Le Royaume chérifien est également le deuxième pays producteur du continent, avec 40 usines dont 10 % de la production est exportée.

En chiffres, l’industrie pharmaceutique marocaine réalise annuellement 16 milliards de dirhams de chiffre d’affaires global annuel (1,78 milliard $), soit 1.5% du PIB national et 5.2% du secteur industriel. Ce secteur clé du paysage économique emploie près de 50.000 personnes. En termes d’exportations, le Maroc fournit environ 17% de sa production en médicaments aux marchés d’Afrique subsaharienne et contribue ainsi à l’éradication de plusieurs pathologies graves sur le continent.

Dans un contexte où la bataille commerciale sur les vaccins bat son plein et l’ombre d’une nouvelle vague de contaminations plane sous nos cieux, le Maroc veut confirmer son statut de leader régional et continental de l’industrie pharmaceutique, reflétant ainsi la philosophie de Mohammed VI, qui avait adressé, en 2014, depuis Abidjan, un message à tout le continent : « l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ».

A l’heure où l’Afrique compte environ 1% des doses administrées dans le monde, seulement 9,4 millions d’Africains sont entièrement vaccinés, et seuls 2% des 1,3 milliard d’habitants du continent ont reçu une dose. Bien loin des 12% de la population mondiale. La dynamique reste ainsi beaucoup moins forte que la moyenne mondiale, tandis que plusieurs pays en Afrique dépendent en majeure partie des envois du programme Covax. 

Ce partenariat public-privé devrait donc renforcer l’accès à moindre prix des pays africains aux futurs produits de biothérapie. Un segment qui représente un vecteur essentiel pour anticiper les éventuelles vagues de maladies infectieuses, endémiques ou pandémiques, auquel le continent aurait à faire face.

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