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Fiona Urbain
mercredi 21 mai 2025 Dernière mise à jour le Mercredi 21 Mai 2025 à 06:56

A l’occasion du Forum Europe-Afrique qui s'est tenu récemment à Marseille, Ecomnews Med a pu s'entretenir avec Aboubakar Hefny Mahmoud, Vice-Ministre égyptien des Affaires étrangères, de l'Immigration et des Égyptiens à l'étranger. Dans un contexte international marqué par de multiples crises, l'Égypte tente de maintenir son rôle de pont entre les deux continents. Interview exclusive !

« Nous sommes à mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique. Nous avons hébergé le premier sommet Europe-Afrique en Égypte, au Caire », rappelle le Vice-Ministre. Alors que se profile le 25ème anniversaire de cet événement historique, le prochain sommet se tiendra en Angola. « Nous espérons que durant ce sommet-là, l’Union européenne s’engagera encore plus vers l’Afrique. » 

Cette continuité diplomatique est d’autant plus cruciale que les relations euro-africaines ont été mises à l’épreuve ces dernières années. « Je pense que la crise Covid d’abord, puis la crise de l’Ukraine, ont éloigné l’Europe et l’Afrique, et j’espère que cela va être réparé », souligne Aboubakar Hefny Mahmoud.

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Une transformation économique impressionnante

Malgré un passé marqué par les conflits, l’Égypte a connu une métamorphose économique remarquable. « Nous sommes passés par plusieurs guerres. Donc, l’économie égyptienne, a été une économie de guerre pendant très longtemps. Après l’accord de paix avec Israël, l’Égypte est allée vers le développement de ses infrastructures », explique le Vice-Ministre.

Cette transformation s’est particulièrement accélérée depuis une décennie : « Vraiment, durant ces dix dernières années, il y a eu une révolution. Il y a eu des projets énormes dans des autoroutes. Nous avons les avons quadruplé ».

L’ampleur des investissements est vertigineuse : « Nous avons construit une nouvelle capitale, qui nous a coûté 50 milliards de dollars, nous avons doublé le canal et construit 20 nouveaux ports. Vraiment, il y a eu une explosion de chantiers en Égypte. »

« Il était très important après les deux révolutions de redresser l’économie à travers des grands projets.»

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Une résilience économique face aux crises

Les résultats semblent au rendez-vous malgré un environnement régional instable : « Je pense que l’Égypte, malgré toutes les crises qui nous entourent, a réussi à atteindre un taux de croissance de 3,8 % cette année. Et la Banque Mondiale a prévu une hausse l’année prochaine pour la première fois. »

Face à ce bilan, le Vice-Ministre ne cache pas sa fierté : « Malgré l’instabilité régionale qui nous affecte de toutes parts — qu’il s’agisse des perturbations du canal de Suez, des tensions en Libye, du conflit au Soudan ou de la guerre à Gaza — notre économie a su faire preuve de résilience en maintenant un taux de croissance remarquable. »

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Une diversification énergétique comme stratégie d’avenir

La transition énergétique occupe une place centrale dans la stratégie égyptienne. « Nous avons diversifié nos sources énergétiques : nucléaire, éolienne, solaire, hydrogène vert, électricité », énumère le vice-Ministre. Cette approche répond à une vision pragmatique : « Nous essayons de diversifier car on ne sait pas où on va. Donc, il faut être prêt pour le futur. »

Pour ce pays de 110 millions d’habitants, la diversification n’est pas un luxe mais une nécessité. Le Vice-Ministre égyptien affiche une ambition sans détour pour son pays : « L’Égypte, est un grand pays. 110 millions d’habitants. Et nous espérons être parmi les nations qui vont bien terminer le XXIe siècle. »

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