Turquie : Ankara recommence à chercher du pétrole en Méditerranée au mépris des conventions internationales
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Janos Fernandez
vendredi 14 août 2020 Dernière mise à jour le Vendredi 14 Août 2020 à 09:28

Depuis le 10 août, la tension agite les eaux de la Méditerranée orientale suite à la décision unilatérale de la Turquie d’envoyer un navire d’exploration des ressources énergétiques sous escorte de cinq bâtiments militaires dans la zone située entre la Crète et Chypre. La Grèce et la France se tiennent prêtes à réagir à la provocation alors qu’il est bien connu que Paris et Ankara s’opposent sur le dossier.

Le sujet avait déjà agité les cercles diplomatiques européens en juin dernier et un accord semblait avoir été trouvé sous l’impulsion d’Angela Merkel, aboutissant à une suspension des projets d’exploration par le président Recep Tayyip Erdogan qui s’était déclaré « prêt à discuter avec la Grèce sans condition » sur les frontières maritimes en mer Egée et en Méditerranée orientale.

Cependant la signature d’un accord entre Athènes et Le Caire le 6 août concernant leur frontière maritime commune a ravivé le conflit, cet acte constituant la riposte à un mémorandum entre la Turquie et la Libye visant à s’octroyer des droits sous-marins jusqu’au large de Rhodes.

Cette situation est issue de la volonté turque de s’étendre vers le sud pour compenser l’enclavement de son territoire encerclé par Israël et l’Egypte.

Typique de cette situation de tension, l’île de Kalymnos en mer Egée subit depuis plusieurs années les pressions turques dont les côtes se trouvent à une heure de navigation.

A l’heure actuelle, Ankara joue ses cartes en profitant d’un contexte d’affaiblissement des instances internationales, notamment l’OTAN et l’Union Européenne, ainsi que du repli des Etats-Unis confrontés à la pandémie de coronavirus.

La seule opposition concrète à ces volontés expansionnistes sont une alliance entre la France et la Grèce, les deux pays étant très proches sur les questions de défense notamment sur les velléités d’expansion turques.

Ainsi, la France a déployé deux Rafale à Chypre afin de soutenir les grecs qui se tiennent eux prêts à envoyer leur flotte dans la zone contestée.

Et les dernières déclarations d’Emmanuel Macron et son annonce de renforcer la présence militaire française en Méditerranée orientale en coopération avec la Grèce et l’Europe ne sont que le dernier acte dans une partie de poker entamée par Ankara. Reste à savoir qui gagnera la partie ? 

Source La Croix

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