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Janos Fernandez
mercredi 2 septembre 2020 Dernière mise à jour le Mercredi 2 Septembre 2020 à 11:27




Une journée au pas de course pour le dirigeant français qui a donné la priorité lors de sa visite au contact avec les habitants et les ONG avant de rappeler à la classe politique la situation critique du pays et la nécessité d’engager les réformes préalables au soutien financier de la communauté internationale.




La visite du président français le 1er septembre a commencé par le contact avec le peuple libanais, sans doute pour démontrer que la fraternité passe avant la politique. Il a ainsi commencé par rendre visite à Fairuz, qui, à 85 ans reste la chanteuse libanaise arabe la plus connue internationalement et dépositaire de l’âme musicale du pays. Il s’est ensuite rendu dans la réserve naturelle de Jaj, au nord-est de Beyrouth. Il y a planté un cèdre célébrant le centenaire de la création l’Etat du Grand-Liban le 1er septembre 1920.

Détail remarqué, Emmanuel Macron portait au revers de la veste un pin’s offert par une fillette dont la mère est décédée dans l’explosion.

Le président français a également fait le point sur la distribution de l’aide internationale promise au lendemain de l’explosion au port de Beyrouth.

Il s’est rendu à bord de deux navires français arrivés à Beyrouth avec des milliers de tonnes d’aide d’urgence.

Il a aussi assuré que la distribution de l’aide serait mieux coordonnée et contrôlée, alors que des ONG regrettent le manque de soutien logistique.

Pour conclure par l’assurance que la France continuerait à être un fer de lance dans le soutien aux Libanais

« Il faut qu’on continue à mobiliser toute la communauté internationale », a-t-il promis, et compte mettre en place en octobre à Paris « une conférence internationale de soutien avec les Nations unies » pour lever de nouveaux fonds.

Après avoir montré son soutien à la population, Emmanuel Macron a ensuite traité le volet politique et a exhorté les dirigeants à s’engager sur la voie des réformes économiques, seul moyen de commencer à régler la situation catastrophique du pays.

« C’est la dernière chance pour le système » libanais, a averti le président français. Il a discuté avec les principaux responsables politiques au cours d’un déjeuner au palais présidentiel puis en les conviant dans l’après-midi à la résidence des Pins de l’ambassadeur de France.

Parmi eux figure le nouveau Premier ministre, Moustapha Adib, nommé lundi quelques heures avant l’arrivée d’ Emmanuel Macron. Inconnu des Libanais, cet universitaire de 48 ans, était jusqu’à présent ambassadeur en Allemagne. Cette nomination de Moustapha Adib en quelques semaines a été pris comme un premier signe positif.

Face à la colère grandissante de la population devant la corruption du pouvoir, il entend « accompagner cette pression des Libanaises et des Libanais » pour convaincre la classe politique de changer.

La classe politique semble montrer une volonté de déblocage. Ainsi le ministre des Finances démissionnaire Ghazi Wazni a signé mardi des contrats avec les cabinets KPMG, Oliver Wyman et Alvarez & Marsal pour l’audit juri-comptable de la Banque du Liban, une demande pressante du Fonds monétaire international (FMI) et de la France. Il s’agit là d’une étape importante dans l’obtention de l’aide du FMI.

Mais Emmanuel Macron a précisé : « je n’ai aucune naïveté » et « je vais pousser » pour que le nouveau Premier ministre forme sans délai « un gouvernement de mission » capable de « lancer des réformes » structurelles.

Pour conclure le volet politique de cette visite, le président français a également mentionné la situation de la France avec le Hezbollah, incontournable dans les discussions autour du pays. Contrairement à de nombreux pays occidentaux, dont les Etats-Unis, Emmanuel Macron reste pragmatique : « On ne partage pas ses valeurs, mais est-ce que nous pouvons avoir un rôle utile en refusant qu’il soit autour de la table ? Je pense que ce serait une erreur ». Pour rappel, lors de sa première visite, il s’était entretenu avec Mohammed Raad, le chef du bloc du Hezbollah au Parlement libanais.

A travers son Président, citoyens et gouvernants libanais ont pu constater lors de cette journée que la France semble déterminée à assumer jusqu’au bout son rôle de partenaire et de soutien du Liban : « J’ai entendu les acteurs de l’aide et de la reconstruction ce matin au Port de Beyrouth. Ils sont déterminés. Nous le sommes aussi ! »

Il a ainsi annoncé qu’il reviendrait une nouvelle fois au Liban en décembre.

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