Dans une lettre adressée le 20 novembre au président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), soit deux jours après le vote du projet de loi de finances complémentaire (LFC) 2020 par la Commission des finances, le gouverneur de la BCT Marouane El Abassi a déclaré que le financement du déficit budgétaire par l’achat de bons du Trésor assimilables (BTA) entre en contradiction avec le cadre opérationnel et stratégique de la politique monétaire.
La loi interdit en effet le financement direct du Trésor par la BCT. M. El Abassi exige donc une autorisation législative spéciale et exceptionnelle de la part de l’ARP. Conscient que le financement direct du Trésor par la BCT est susceptible de dégrader l’image du pays auprès des institutions financières, des agences de notation et des investisseurs, il a insisté sur l’aspect exceptionnel de cette autorisation.
Le président de la commission des finances de l’ARP M. Haykel Makki a par ailleurs critiqué le ministre des Finances M. Ali Kooli, affirmant que la décision de la commission d’adopter le projet de LFC 2020 se basait sur des déclarations erronées du ministre comme quoi il était parvenu à un accord avec la BCT pour financer le déficit. Selon lui, cela contraint donc l’ARP à donner à la BCT l’autorisation législative pour financer le déficit budgétaire. La séance plénière consacrée à l’examen du projet de LFC 2020 se tiendra le 27 novembre.
Pour rappel, la nouvelle version du projet de LFC 2020 a été déposée à l’ARP le 14 novembre 2020 et prévoit désormais un déficit budgétaire de 11,4% contre 13,4% dans la première version. Pour couvrir le besoin de financement record de 19,5 Mds TND, le gouvernement aurait recours à l’endettement domestique à hauteur de 11,9 Mds TND.
Source Ambassade de France en Tunisie
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