Face à l’aggravation concomitante de la pauvreté et de la situation des comptes publics, la banque mondiale réitère ses recommandations pour mieux cibler les dépenses publiques et renforcer le secteur privé.
La pauvreté toucherait 21% de la population en décembre 2020 contre 14% avant l’épidémie selon la Banque mondiale. Cette hausse concerne principalement les femmes en emploi précaire dans les régions défavorisées du Centre-Ouest et du Sud-Est. Les mesures d’allégement fiscal prises en soutien aux ménages et entreprises aggravent encore un déficit budgétaire qui devrait finalement s’établir à -10,5% du PIB, très au-delà des -3% prévus dans le budget 2020.
En conséquence, la dette publique devrait passer de 72% en 2019 à 89% du PIB en 2020.
Le déficit courant devrait en revanche se résorber de 8,8% à 7,0% du PIB et les réserves de change se renforcer à la faveur d’une diminution plus rapide des importations que des exportations et d’un pic des transferts.
Face à une marge de manœuvre budgétaire limitée, la BM recommande une réponse face à la crise concentrée sur le contrôle de l’épidémie et la fourniture de vaccins à la population, la réduction de la masse salariale publique, un meilleur ciblage de l’aide sociale que les subventions actuelles, une maitrise des risques budgétaires liée aux entreprises publiques, des réformes structurelles pour encourager le secteur privé.
Le secteur privé tunisien s’est en effet affaibli au cours des dernières années selon la BM : la productivité des entreprises privées a diminué de -4,5% en 2013 et encore de -5,1% en 2019.
La BM préconise de faciliter les nouveaux entrants sur les marchés en annulant le régime d’autorisation, de faciliter l’accès aux financements, de réduire les délais de traitement douanier des marchandises et d’élaborer une politique d’innovation soutenant les secteurs émergents.
Source : Banque Mondiale
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