Après la France, puis le Maroc il y a quelques mois, l’Algérie est en brouille diplomatique avec l’Espagne concernant le sort du Sahara occidental. Le président Tebboune a néanmoins clarifié la situation et apaisé les craintes à propos de la fourniture énergétique engageant son pays envers la péninsule ibérique.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fait le 24 avril une mise au point concernant la récente brouille entre son pays et le gouvernement espagnol au sujet du Sahara occidental, et ses implications. Il a à nouveau qualifié le « brusque revirement » de Madrid sur la question d’« historiquement et moralement inadmissible », exigeant que les clauses du droit international en la matière soient appliquées.
« L’Espagne ne doit pas oublier que sa responsabilité est toujours engagée au Sahara occidental, du fait de son statut de puissance administrante du territoire aux yeux du droit international, et ce, tant qu’une solution, quelle que soit sa nature, n’a pas été trouvée, […] Elle n’a pas le droit d’offrir un pays colonisé à un autre pays, […] Le gouvernement espagnol n’a pas écouté les opinions des autres à propos de la question sahraouie » a-t-il déclaré à la presse algérienne.
Pour rappel, Alger a rappelé avec effet immédiat son ambassadeur près l’Espagne le 19 mars, après que le Premier ministre Pedro Sánchez se soit montré favorable à la proposition marocaine d’autonomie sous la souveraineté de Rabat. Tebboune soutient quant à lui la volonté sahraouie d’un référendum d’autodétermination. Il a refusé le retour de l’ambassadeur algérien à Madrid tant qu’il n’y aurait pas de « clarifications préalables et franches pour reconstruire une confiance sérieusement abîmée sur la base de principes clairs et conformes au droit international ».
Le président algérien a néanmoins apaisé les craintes espagnoles quant à la fourniture de gaz, assurant que son pays « ne renoncera pas à ses engagements, quelles que soient les circonstances ». On ignore si cela annule ou non la déclaration de Toufik Hakkar, patron de la Sonatrach, qui faisait savoir le 1er avril qu’une réévaluation des prix de vente du gaz algérien à l’Espagne n’était pas exclue.
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