Au cours d’une conférence de presse le 1er avril, le ministre de l’économie et de la planification, Samir Saïed, a présenté un vaste ensemble de mesures économiques à mettre en œuvre d’urgence pour surmonter la crise, résoudre les déséquilibres macro-économiques de la Tunisie et financer le budget de l’Etat en 2022.
Ces mesures devront être suivies tout au long de leur mise en œuvre par le gouvernement, notamment à travers des discussions avec les partenaires sociaux et le secteur privé. Le ministre de l’économie a également déclaré que la conclusion d’un accord avec le FMI était cruciale, sans quoi il serait presque impossible de regagner la confiance des bailleurs de fonds et d’obtenir les montants nécessaires au financement du budget de l’Etat en 2022.
Sauvegarde des entreprises et relance de l’investissement privé : les « mesures d’urgence » pourraient être une première étape vers des réformes concertées
Le ministère de l’économie a présenté une quarantaine de mesures de soutien au secteur privé et à l’investissement rassemblées autour de quatre grands axes pour amorcer un processus de sortie de crise :
1) Le premier axe est focalisé sur le soutien à la trésorerie et au financement des PME tunisiennes : apurement d’arriérés de l’Etat auprès d’entreprises du BTP, prorogation des reports d’échéances de remboursements des entreprises du tourisme et mobilisation de plusieurs lignes de financements en faveur des PME (fonds d’investissements dédiés aux PME, financement dédiés à la relance et restructuration d’entreprises ou à l’innovation et l’économie verte).
2) Près d’une trentaine de mesures sont regroupées autour de deux axes : redynamisation de l’investissement et facilitation de la réglementation des affaires.
La redynamisation de l’investissement est adossée à un vaste corpus de mesures visant principalement à l’optimisation et l’accélération des procédures d’investissement et d’achat publics, notamment via les PPP et dans le domaine des ENR et de l’innovation, et à rendre l’aménagement du territoire et la politique foncière de l’Etat plus favorables aux projets d’investissements industriels et agricoles. La principale avancée de ces mesures concerne l’aménagement de zones économiques et l’optimisation de l’exploitation des terrains et domaines d’état pour favoriser l’investissement.
Par ailleurs, la « facilitation de la réglementation des affaires » passe par un ensemble de mesures qui cible des obstacles au développement du secteur privé et à l’investissement : paralysie administrative liée à la responsabilité pénale des fonctionnaires (article 96 du code pénal), contrôle des changes, code des marchés publics, obstacles réglementaires à la liberté d’entreprendre et d’investir.
3) Enfin un dernier train de mesure vise à simplifier les procédures et promouvoir les exportations, essentiellement axé sur l’amélioration du dispositif d’accompagnement public des entreprises exportatrices.
Le gouvernement a affiché une volonté de concertation pour la mise en œuvre de ces mesures visant à regagner graduellement la confiance des acteurs économiques et des bailleurs de fonds.
Les ministres ont évoqué la création de « mécanismes additionnels » dans les mois à venir pour une « concertation active » avec les parties prenantes concernées, dont les partenaires sociaux et le secteur privé. Le dialogue devrait ainsi s’intensifier dans le cadre des commissions d’élaboration du plan de développement et de comités mixtes (gouvernement- partenaires sociaux) de réforme.
Source : Ambassade de France en Tunisie
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