Egypte : Les autorités ont annoncé que le pays accueillera son premier festival du film francophone au Caire du 10 au 14 décembre 2020
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Denys Bédarride
mercredi 8 mars 2023 Dernière mise à jour le Mercredi 8 Mars 2023 à 19:28

Le Premier Ministre égyptien Moustafa Madbouli a annoncé la cession de participations publiques dans 32 entreprises d’ici la fin du prochain exercice budgétaire (30 juin 2024). Ces privatisations partielles, qui prendront la forme de ventes de participations à des investisseurs stratégiques ou d’offres publiques d'actions (OPA), sont parties intégrantes de la mise en œuvre de la nouvelle politique de propriété de l'État endossée le 29 décembre 2022.

Cette politique ouvre la voie à un retrait partiel de l’État et à une montée en puissance concomitante du secteur privé dans l’économie. Elle vise également à attirer les investisseurs étrangers (objectif d’atteindre 40 Mds USD d’IDE d’ici 2026). Les modalités de cession d’actifs publics, leur phasage et la contribution des États du Golfe seront attentivement examinés tant du côté des investisseurs que du FMI. 

La nouvelle politique de propriété publique, en ouvrant la voie à des investissements du secteur privé dans des entreprises d’État, vise également à améliorer leur performance opérationnelle voir potentiellement à éviter leur liquidation, alors que certaines entreprises industrielles publiques, aux niveaux d’endettement élevés, souvent vétustes et en sureffectifs, présentent un besoin fort de modernisation pour gagner en compétitivité.

Les entreprises mises en ventes appartiennent majoritairement au secteur de la pétrochimie (8 entreprises), à la banque (Banque du Caire, Arab African International Bank, United Bank) et l’assurance (Misr Life Ins et Misr Ins), à l’industrie et aux ressources minérales (4 entreprises dont les miniers El Nasr Mining et Sinai Manganese Company) au secteur immobilier (4 entreprises dont El Nasr Housing and Development) mais aussi au commerce de détail (le distributeur de carburant Wataniya et le vendeur d’eau en bouteille Safi, toute deux appartenant actuellement à l’armée), au secteur portuaire et la logistique (3 entreprises dont Damietta et Port Said Container & Cargo Handling Co) ainsi qu’au secteur pharmaceutique (Misr Pharma) et au secteur technologique (Misr Technology Services). 

L’État annonce aussi la cession d’actifs énergétiques, notamment les parcs éoliens de Gabal El Zeit (580 MW) et de Zafarana (545 MW), ainsi que la centrale à cycle combiné de Beni Suef (4,8GW).

Les pays du Golfe, qui ont fait des promesses d’investissement massives à la suite de la guerre en Ukraine pour soutenir l’Égypte, se présentent comme investisseurs naturels au programme de privatisation. Le Fonds souverain Qatari (QAI) a déjà exprimé son intention d’acheter des parts dans Vodafone Égypte ainsi que dans les exploitants de terminaux à conteneurs de Damiette et de Port Saïd. Le Fonds souverain Saoudien (PIF) serait intéressé par la centrale à cycle combiné de Beni Suef, la chaîne de stations-services Wataniya et la banque United Bank. 

Le fonds souverain émirati (ADQ) envisagerait de prendre une participation dans le producteur d’engrais Helwan Fertilizer Company, tandis que le fonds souverain Omanais (OIA) étudie les opportunités dans plusieurs secteurs. 

Pour rappel, le Fonds souverain émirati ADQ a entamé au printemps 2022 l’acquisition de 2 Mds USD de participations dans des entreprises publiques égyptiennes appartenant au secteur bancaire et financier (la banque CIB, le système de paiement Fawry), des engrais (Abu Qir Fertilizers et Mopco), au secteur de la logistique (Alexandria Container & Cargo Handling) et de la télécommunication (l’opérateur Etisalat).

Source : Ambassade de France en Egypte

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