Afrique du Nord : La croissance devrait passer de 5,4% en 2021 à 4,2% en 2022 et 3,8% en 2023
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Denys Bédarride
vendredi 31 mars 2023 Dernière mise à jour le Vendredi 31 Mars 2023 à 17:27

En décembre 2022, les institutions européennes ont annoncé la mise en place progressive d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Les importations de fer et d’acier, d’aluminium, de ciment, d’engrais, d’électricité, d’hydrogène et potentiellement de polymères et de produits chimiques organiques feront l'objet d'une taxe carbone en 2026, ainsi que tous les biens couverts par le système d'échange de quotas d'émission de l'UE (SEQE) d’ici 2030.

L’UE est un partenaire commercial majeur pour l’Égypte (près de 30% des exportations égyptiennes étaient destinées au marché européen en 2021/22) et le premier marché d’exportation de fer et d’acier (55 % des exportations en valeur en 2021), d’aluminium (49 %) et d’engrais (33 %) égyptiens. À partir de 2026, jusqu’à 20 % des exportations égyptiennes à destination de l’UE feront donc potentiellement l’objet d’une taxe carbone. 

La réglementation évolue pour imposer aux entreprises une plus grande prise en compte des enjeux environnementaux. La mise en œuvre du MACF demandera dès 2026 aux producteurs de faire certifier le bilan carbone des biens exportés. La communauté d’affaire égyptienne s’inquiète ainsi du surcoût dont devront s’acquitter les entreprises et d’un alourdissement des démarches administratives. 

Si les systèmes de reporting ESG sont encore peu diffusés, l’Autorité de régulation financière égyptienne (FRA) a publié en 2021 une réglementation exigeant que les entreprises cotées à la Bourse égyptienne (EGX) soumettent des rapports ESG. 

Aussi, en proposant dès l’été 2022 des amendements à la loi sur les marchés de capitaux, la FRA ouvre la voie à l’échange de certificats de carbone sur la bourse égyptienne d’ici mi-2023.

Une décarbonation encore partielle de l’industrie, portée pour l’heure par les grands groupes égyptiens et les multinationales. Plusieurs producteurs locaux d’acier – dont Ezz Steel le principal producteur d’acier en Égypte – utilisent majoritairement des fours à arc électriques, technologie ayant un impact carbone plus faible que les hauts fourneaux. 

La filière égyptienne des engrais est bien positionnée pour faire face au déploiement du MACF : les autorités ont ainsi inauguré lors de la COP27 la mise en service partielle d’un projet de production d’ammoniac vert pour l’industrie des engrais développé par le norvégien Scatec et l’égypto-émirien Fertiglobe. 

Le risque d’une segmentation de marché – et donc d’une décarbonation partielle – est cependant probable : la production de fertilisants verts, jugée trop couteuse pour le marché domestique par les acteurs du secteur, serait exclusivement réservée à des marchés d’export.  

L’Égypte fait de l’export d’électricité verte, de gaz et d’hydrogène vert à destination de l’Europe, la pierre angulaire de sa stratégie énergétique pour les années à venir, alors que la demande pour ces produits augmentera en Europe (l’UE à elle seule vise l’importation de 10 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2030) et que l’Égypte bénéficie d’avantages compétitifs en la matière (faible coût du renouvelable, localisation).

Source : Ambassade de France en Egypte

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