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Denys Bédarride
jeudi 13 avril 2023 Dernière mise à jour le Jeudi 13 Avril 2023 à 10:54

Dans son bulletin de conjoncture de printemps 2023 sur la Tunisie, la Banque mondiale table sur une croissance réelle du PIB (prix du marché constants) de 2,3% en 2023, après 2,5% en 2022. Cette estimation se base sur la croissance des 3e et 4e trimestres 2022, durant lesquels les incertitudes autour des prix des matières premières et des conditions de financement budgétaire étaient similaires à la conjoncturelle actuelle.

La Banque mondiale conditionne toutefois son estimation à la mise en œuvre des réformes fiscales prévues dans la loi de finances 2023, dont la réforme des subventions, l’établissement de réformes en faveur de la concurrence, la finalisation d’un accord avec le FMI avant la fin du 1er semestre 2023 et la conclusion d’accords de financement supplémentaires pour couvrir les besoins extérieurs et budgétaires manquants. 

Si ces conditions ne sont pas remplies, la Tunisie connaîtrait selon la Banque mondiale une croissance bien moindre et serait susceptible d’être confrontée à une pénurie de devises, un rationnement des importations et à une dépréciation du dinar.

Dans le cadre de réalisation des hypothèses retenues par la Banque mondiale, la Tunisie verrait son déficit du compte courant s’établir à 8% (contre 8,5% en 2022), son déficit budgétaire à 4,6% du PIB (contre 6,6% en 2022), sa dette publique à 76,1% du PIB (contre 79,3% en 2022). 

Cela étant, ces améliorations ne doivent pas masquer une situation budgétaire toujours tendue, avec des besoins de financement en hausse, à 14,9% du PIB (contre 12,5% en 2022), du fait d’importants amortissements liés aux échéances de dette au 2e semestre 2023. En plus des importants remboursements au titre du principal de la dette, les charges d’intérêts augmenteraient de 17%, s’établissant alors à 3,2% du PIB (contre 3,1% en 2021), à cause de l’augmentation de l’encours de la dette et de la hausse des taux d’intérêt.

Dans les prochaines années, la Banque mondiale prévoit, modulo la réalisation des réformes et le bouclage des besoins de financements, une accélération de l’activité économique ainsi qu’une stabilisation budgétaire. 

La croissance pourrait s’établir à 3% en 2024 et 2025, tandis que la dette publique diminuerait pour atteindre 72,3% en 2024 puis 68,7% en 2025.

De plus, Paolo Gentiloni, le commissaire européen à l’économie, s’est rendu à Tunis du 26 au 28 mars pour traiter de la situation économique et financière avec le Président de la République, la Cheffe du Gouvernement, le Ministre de l’Economie, le Ministre des Affaires étrangères et le Gouverneur de la Banque centrale. 

De plus , dans un communiqué officiel, le Commissaire rappelle le soutien de l’UE à la Tunisie, qui pourrait se matérialiser sous forme d’une aide macrofinancière supplémentaire en cas de signature d’un accord avec le FMI. S’il promet que « la Tunisie ne sera pas laissée seule » et salue les « contacts qui ont été renoués entre la Commission et les autorités tunisiennes», il mentionne explicitement l’attachement européen « aux valeurs de la démocratie, de l’inclusion et de l’état de droit. ». 

De son côté, le Ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a plébiscité le partenariat stratégique entre la Tunisie et l’UE, tout en appelant cette dernière à une meilleure compréhension des dynamiques sociales et économiques que traverse la Tunisie.

Source Ambassadeur de France en Tunisie

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