La Tunisie a l’obligation de mettre en place des mesures économiques d’urgence pour surmonter la crise et regagner la confiance des bailleurs de fonds
#Economie #Emploi #Travail #TUNISIE
Denys Bédarride
vendredi 12 mai 2023 Dernière mise à jour le Vendredi 12 Mai 2023 à 07:55

Lors des célébrations de la fête du travail du 1er mai, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a déclaré approuver la position ferme du Président de la République Kaïs Saïed concernant les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), qui rend compte de progrès dans la recherche de financements additionnels nécessaires à la signature du prêt FMI pour la Tunisie.

Strictement opposé à toute cession des entreprises publiques et à la levée des subventions alimentaires et énergétiques, M. Taboubi considère que les mesures demandées par le FMI vont « appauvrir encore plus le peuple tunisien ». Ces déclarations interviennent quelques jours après la publication d’un communiqué de l’UGTT, pointant du doigt « des divergences flagrantes » entre le Président de la République et son gouvernement, dont la cheffe, Najla Bouden, est accusée de négocier « secrètement » avec le FMI un programme « connu d’une équipe restreinte, habituée à adopter des recettes toutes faites ». 

De son côté, l’Union Tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a rappelé l’importance de garantir un certain niveau d’autosuffisance en énergie et en produits de base (céréales, fourrages…) afin d’être plus résilient face aux crises et de garantir la sécurité énergétique et alimentaire. L’UTICA a souligné l’importance de la bonne gouvernance et de gestion optimale des ressources, accompagné de réformes économiques pour parvenir à cet objectif. 

L’UTICA appelle notamment à mettre fin au recours excessif à l’endettement extérieur pour les besoins de consommation au détriment de l’investissement, à l’importation mais également à encourager et faciliter les initiatives privées. Outre ces recommandations, l’UTICA en a également profité pour faire le bilan des occasions manqués en termes d’investissements dans les énergies renouvelables et de développement des filières agricoles et de transformation comme celles laitière, céréalière et de viandes qui se dirigent vers une situation de déficit alors même qu’elles étaient autosuffisance il y a moins d’une dizaine d’années.

Le directeur du département Moyen- Orient et Asie centrale du FMI rend compte de progrès dans la recherche de financements additionnels nécessaires à la signature du prêt FMI pour la Tunisie 

Dans le cadre d’une interview du 2 mai menée conjointement par Asharq Business et Bloomberg, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Jihad Azour, a rendu compte de progrès réalisés dans le cadre des négociations pour l’accord du Fonds avec la Tunisie. Il a déclaré à cet égard que « nous devions nous assurer qu’il y avait suffisamment de financement pour le programme » et « la bonne nouvelle, c’est que nous y sommes presque arrivés ». 

Cette annonce a été suivie d’une augmentation de 4% de l’obligation tunisienne en dollars à maturité 2025, pour atteindre une cotation de 54,7%. Cette augmentation, la plus importante de la journée sur les marchés émergents, compense la diminution de 4,1% survenue début mars, à la suite des déclarations du Président de la République Kaïs Saïed, s’opposant aux « instructions émanant de l’étranger. » 

Les négociations ne sont néanmoins pas terminées, Jihad Azour rappelant qu’un travail est toujours en cours concernant les réformes conditionnelles au prêt du FMI, notamment celles des subventions énergétiques, point principal de friction entre les différentes parties des négociations. 

Source Ambassade de France en Tunisie

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