La région Levant-Irak-Iran doit composer avec une croissance démographique importante et des flux migratoires internes qui devraient perdurer. La Jordanie, l'Irak, l'Égypte et les Territoires Palestiniens font notamment face à une croissance démographique importante depuis plus d'une décennie.
La Jordanie a vu sa population doubler entre 2010 et 2022, tandis que la population irakienne a augmenté de 31%, et devrait doubler d’ici 2060. La croissance démographique en Égypte ne montre aucun signe de ralentissement (+1,7% par an), tandis que la population palestinienne a augmenté de +80% par rapport à 1990. Ces dynamiques de croissance démographique, en partie dues à des taux de fécondité élevés, s’expliquent aussi par les différents flux de migrations, en particulier dans le cas de la Jordanie et de l’Égypte.
En Jordanie, les migrants représentaient un tiers de la population en 2020 (dont 87 % sont des réfugiés). En Égypte, les migrants internationaux représentent 9% de la population totale, et sont principalement originaires du Soudan, de la Syrie, du Yémen ou encore de la Libye.
Le Liban et la Syrie font face à des situations économiques et politiques très particulières, qui ont des impacts significatifs sur leurs démographies respectives.
Depuis le début de la guerre en 2011, la population syrienne (initialement de 23 M d’habitants) aurait diminué d’au moins 6 M de personnes, et 6 M de syriens auraient été déplacés à l’intérieur du pays. Le Liban, pays voisin de la Syrie, abriterait actuellement plus de 1,3 M de Syriens.
À cette situation s’ajoute la crise économique qui, depuis 2019, pousse de nombreux Libanais à quitter le pays (environ 100 000 par an, selon la plupart des estimations).
Le Proche-Orient se caractérise par une population essentiellement jeune, avec un âge médian de 25 ans.
Les Irakiens, les Palestiniens et les Syriens ont une population particulièrement jeune. Les taux de fécondité élevés observés s’expliquent par plusieurs facteurs : les traditions de valorisation de la famille et de solidarité intergénérationnelle, une situation économique et sociale difficile, rendant nécessaire la contribution des membres actifs de la famille, un accès limité aux services de contraception, et une faible participation des femmes au marché du travail.
Pour autant, le niveau d’éducation de la région est élevé.
Tous les pays, à l’exception de l’Égypte et de l’Irak, affichent un taux d’alphabétisation élevé, surtout chez les jeunes, avec une moyenne régionale de 97%. En outre, le taux de scolarisation dans les études supérieures est important, avec des ratios très élevés en Israël, en Iran et au Liban.
La région dispose d’un important bassin de travailleurs qualifiés, qui constitue dans le même temps un défi croissant pour les économies locales, qui n’ont pas la capacité d’absorber l’afflux de jeunes travailleurs entrant sur le marché.
Source : Ambassade de France au Liban
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