Après quelques mois sans budget, la coalition de Benjamin Netanyahou a adopté, par 64 voix contre 56, le 23 et 24 mai, les budgets de 2023 et 2024, ainsi que la loi d’ordonnancement qui les complète. C’est un budget de continuité pour les infrastructures et la lutte contre le coût de la vie, et de renforcement de l’identité juive dans l’ensemble des activités de l’État.
Les dépenses budgétaires 2023 soit 610,7 Mds ILS, dont 125,9 Mds ILS pour le remboursement de la dette, sont en hausse de 12,9%, épaulées par une croissance de 6,5% en 2022 et une prévision de 2,5% du FMI pour 2023.
Grâce aux recettes fiscales, la dette publique a diminué de 10 points de PIB en deux ans (60,9% à fin 2022). Après un excédent budgétaire de 0,6 point de PIB en 2022 (en raison des bonnes rentrées fiscales), un déficit de 0,9% du PIB est attendu en 2023 (sur la base d’une prévision optimiste de croissance de 3%) et de 0,8% du PIB en 2024 (sur la base d’un taux de croissance de 3,2%). Pour les années 2025-27, le déficit s’élèverait à 1,5% du PIB.
Les dépenses de développement des infrastructures de transport public seront maintenues pour environ 36 Mds d’ILS sur 2023. C’est tout juste ce que le FMI estime nécessaire (1,8% du PIB) pour qu’Israël puisse réduire son écart avec les pays de l’OCDE.
En particulier, les dépenses pour les infrastructures routières vont reprendre de l’importance. S’agissant des transports, la loi d’ordonnancement s’inscrit dans la continuité des précédents gouvernements : Israël a besoin de trains, de tram et de métro, et l’État s’engage à faciliter leur construction.
Par rapport au budget 2022, les dépenses consacrées à l’Éducation nationale augmenteront de 15,1 Mds ILS (+22,8%), celles de la Caisse d’assurance nationale de 11,4 Mds ILS (+22,9%), celles du ministère de la Santé de 6,5 Mds ILS (+14,9%) et celles de la Défense de 4,8 Mds (+8%). La protection de l’environnement et l’autorité d’innovation devraient être les principaux perdants.
L’augmentation du budget de l’Éducation nationale répond à une tendance démographique (environ +2% par an). À cela s’ajoute en partie des dépenses nouvelles vers les écoles ultra-orthodoxes qui « scolarisent » un quart des enfants mais qui ne suivent pas toutes le programme national. La hausse des salaires des enseignants explique aussi l’augmentation du budget de l’Éducation.
Le défi démographique se fait également sentir dans la demande de logements, dans un contexte de hausse vertigineuse des prix en raison de la demande insatisfaite sur un espace foncier contraint. La loi d’ordonnancement prévoit la création d’un fonds de promotion du logement destiné à augmenter l’offre et à diminuer les écarts entre municipalités. Le fonds donnera des subventions pour améliorer les services municipaux.
Cela participera à un objectif de réorientation d’une partie des aides publiques et des impôts locaux vers les municipalités ultra-orthodoxes.
S’agissant de la lutte contre le coût de la vie, le nouveau gouvernement confirme ce que le précédent gouvernement avait lancé pour réduire le coût de l’alimentation, notamment des fruits et légumes dont la consommation a baissé de 25% par habitant en deux décennies.
Le gouvernement entend également ramener les prix des cosmétiques au niveau de ceux pratiqués dans la moyenne des pays de l’OCDE. La convergence réglementaire avec l’UE est confirmée et la déconcentration de la grande distribution sera facilitée. D’autres réformes s’attachent à la transparence des frais bancaires, à la baisse de la charge règlementaire pour les petits commerçants, et au renforcement de l’éducation technologique (alors que la high tech manque de main d’œuvre).
Source Ambassade de France en Israël
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