Pour certains pays de la région, la dépendance de leur économie aux envois de la diaspora augmente leur vulnérabilité vis-à-vis des fluctuations économiques et politiques extérieures. En outre, bien que ces transferts de fonds soutiennent la consommation locale, ils ne sont que rarement investis dans l’économie productive, et ne constituent pas une solution durable pour les économies de la région.
De manière notable, l’importante diaspora libanaise constitue un des piliers de l’économie du pays.
D’une part via les transferts de fonds qui se seraient élevés à 6,4 Md$ en 2022, et d’autre part via les recettes touristiques liées avant tout aux retours saisonniers. Les revenus du tourisme auraient atteint 4 Md$ en 2022, soit 18% du PIB. Ces flux financiers issus de la diaspora se maintiennent dans un contexte de forte émigration.
Le système économique jordanien est aussi fortement dépendant des transferts des travailleurs expatriés, évalués à 11,3 % du PIB en 2021, soit plus de 5 Mds USD selon la Banque mondiale. Si la Jordanie souffre vraisemblablement d’un « brain drain », les envois de fonds des expatriés jordaniens sont essentiels pour les ménages jordaniens et représenteraient 33 % de leurs revenus en 2018.
La situation palestinienne est comparable à celle de la Jordanie.
Bien que difficilement estimables, les transferts en Palestine équivalent à environ 10% du PIB, et permettent aux ménages de maintenir leur niveau de consommation. Sa diaspora compte 6,6 millions de Palestiniens (hors d’Israël), dont 3,4 millions de réfugiés, principalement en Jordanie, Liban et Syrie.
La situation particulière des Territoires palestiniens, territoire occupé, divisé, aux conditions d’accès et de mouvements précaires, rend son économie en partie dépendante de financements externes assurés par les transferts de la diaspora, les revenus des Palestiniens qui travaillent en Israël, ainsi que par les bailleurs de fonds.
En Egypte, le poids de ces transferts financiers n’a cessé de s’accroître ces dernières années, tant en termes de source de devises étrangères que de soutien à la consommation et à l’épargne domestique.
Il représente ainsi en moyenne entre 7 et 10 % du PIB (30 Mds USD en moyenne sur les trois dernières années). Une étude de l’OIM parue en 2010 indiquait que le montant de ces transferts constituait en moyenne 43 % du revenu total des ménages bénéficiaires interrogés. On note toutefois une légère baisse des transferts pour l’année 2022 après une année 2021 record (31,4 Mds USD de transferts).
Source : Ambassade de France au Liban
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