L’acte VI de Méditerranée du Futur organisé par la Région Sud et Renaud Muselier, s’est joué, le 22 septembre à Marseille, dans la Grotte Cosquer sur l’esplanade du J4. L’événement, porté par la présence de 36 délégations a consacré la création d’une macro région méditerranéenne, afin d’agir à l’échelle régionale sur les grands défis de mare nostrum résultant du changement climatique. L’eau, chaque goutte compte sera la priorité de ce réseau naissant.
Après les enjeux de la jeunesse, du financement, la question de la préservation de la ressource en eau a été au cœur des débats de la journée du 22 septembre, jouant le sixième acte de Méditerranée du Futur, grand rendez-vous annuel initié par la Région Sud en 2017.
Prenant la mesure de l’échec politique de l’Union pour la Méditerranée à l’échelle étatique, le sujet vient d’être pris à bras le corps par les Régions, ces dernières estimant qu’elles sont le bon échelon pour agir de façon concrète : « le dernier kilomètre ».
« Notre région a relancé un processus politique pour la Méditerranée qui était au point mort depuis des décennies. Le moment est venu d’approfondir une Union méditerranéenne avec la nouvelle géopolitique qui est en train de se dessiner. Nous devons traiter le sujet des pollutions plastiques, des émissions de gaz à effet de serre, du réchauffement climatique », a annoncé l’euro-député EELV François Alfonsi, auteur d’un rapport sur la Méditerranée et président de l’association Qualitair en Corse.
Un rapport comme base avant du vote au Conseil européen
Adopté à l’unanimité en mai 2023 par le Parlement européen, le document qui prône la nécessité d’une macro-région méditerranéenne est la première brique d’un espace de collaboration régional baptisé macro-région méditerranéenne qui pourrait voir le jour en 2024 sous réserve de son adoption par le Conseil européen.
« Nous avons beaucoup fait pour la Méditerranée mais parfois de manière trop fragmentée. Maintenant avec ce projet de macro-région, nous devons canaliser les financements européens sans structure lourde. Nous allons réussir et nous devrions y arriver avant les élections européennes. Le réchauffement de la mer Méditerranée est supérieur de 20 % à la moyenne », a annoncé Margaritis Schinas, Vice-président de la Commission européenne d’administration du Centre International de Hautes études agronomiques Méditerranéennes.
Le réchauffement climatique accélère également les migrations et multiplie les catastrophes naturelles avec la généralisation des mégas feux (200.000 ha brulés cet été en Méditerranée) et les inondations meurtrières du 21 septembre 2023, au nord-est de la Lybie qui ont fait plus de 3351 victimes et 43 000 personnes déplacées.
Figures de proue de cet élan régional, l’Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur aux côtés de 36 régions en Méditerranée.
« Dans le sud, nous ne retraitons seulement que 2 % des eaux usées quand l’Espagne atteint un taux de 30 % et que les Israéliens sont à 90 %. Nous avons comme objectif en 2028 de réutiliser 10 % des eaux usées », a annoncé Renaud Muselier, président de la Région Sud.
« Nous devons mailler les réseaux et renforcer la mutualisation sur le thème de la recherche et de l’innovation. Nous avons des réponses à apporter au regard des crises migratoires. La Méditerranée ne peut être un cimetière à celle ouvert. Nous sommes très volontaires sur le projet de la macro région. Nous devons renforcer le rôle de l’Europe du Sud. Nous portons également l’ensemble des projets de liaisons ferroviaires à grande vitesse entre Nantes et Perpignan, Toulouse et Bordeaux et Marseille-Nice. Ces liaisons contribuent à une meilleure connexion de la péninsule ibérique avec la France et l’Italie », a souligné la présidente de la Région Occitanie et de Région de France, Carole Delga qui avait fait le déplacement depuis Toulouse.
Cette macro-région sera, selon Meritxell Serret, ministre des affaires étrangères de l’UE issue de la Généralité de Catalogne, un réseau destiné à faciliter la priorisation des fonds européens pour traiter la question de l’eau. Des réflexions sont également en cours pour créer un grand espace maritime Méditerranéen. Il faut aussi espérer que cette macro région, favorisera également le cabotage maritime entre États européens et pays tiers.
« Ces travaux que nous réalisons à Méditerranée du Futur sont vraiment fait pour nos territoires, pour créer un lien entre l’Europe, la vision du sud de l’Europe par rapport au bassin méditerranéen avec qui nous sommes en lien direct », a conclu Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur Président délégué de Régions de France.
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