Maroc-Israël : Un accord historique a été signé entre l'Université polytechnique Mohammed VI du Maroc et le Technion-Israel Institute of Technology pour développer des coopérations dans les domaines de la Recherche
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Denys Bédarride
samedi 23 décembre 2023 Dernière mise à jour le Samedi 23 Décembre 2023 à 08:03

Le Proche Orient est structurellement fragile du point de vue de sa sécurité alimentaire. Avant la Covid-19, 12% de la population de l’ANMO était sous-alimentée et en 2020, 20% des personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère dans le monde étaient de la région ANMO. En 2022, l’index global de sécurité alimentaire place en dernière position la Syrie (113ème), tandis que l’Égypte est à la 77ème position, la Jordanie 47ème et Israël 24ème.

Le conflit en cours exacerbe les tensions sur le secteur agroalimentaire. 

Dans la bande de Gaza, la saison de récolte des olives, qui s’étend d’octobre à novembre, est compromise dans les zones où les fermiers ne peuvent plus accéder à leurs terres. Dans l’enclave, qui dépendait déjà de l’aide alimentaire avant le conflit, l’état des stocks d’eau et de nourriture est catastrophique. L’entrée de camions via le poste frontière de Rafah est largement insuffisante (650 camions entre le 21 octobre et le 8 novembre, contre une moyenne ante-conflit de 500 camions par jour). 

Le seul moulin de la bande Gaza est à l’arrêt faute d’électricité et toutes les boulangeries sont fermées dans le nord de l’enclave. Dans le sud de Gaza, les difficultés d’accès à l’eau et la nourriture sont similaires. D’après l’OCHA, le pain est distribué par intermittence, et l’eau en provenance d’Égypte « ne répond qu’à 4% des besoins en eau des habitants par jour ».

En Cisjordanie, les expropriations des fermiers palestiniens s’accélèrent depuis le début du conflit, des vergers et oliveraies ont été rasés par les colons israéliens. Si les échanges commerciaux se poursuivent dans la mesure du possible, leur fluidité se détériore du fait de mobilités internes difficiles. Le secteur agroalimentaire est également à l’arrêt en raison de l’absence de matières premières et d’électricité. 

En Israël, la production agricole est fortement touchée par le conflit, en raison de l’impossibilité d’accéder aux exploitations dans le Sud et le Nord du pays, mais aussi en raison du manque de main d’œuvre. L’armée a interdit presque toute activité agricole dans un rayon de 7 kilomètres autour de la bande de Gaza alors qu’a lieu la saison de plantation des pommes de terre dans cette zone surnommée la « grange à légumes ». 

La situation est également critique dans le Nord du pays, où une bande de 5 km le long de la frontière a été évacuée. 

Les fermes de cette zone produisent 40 % des fruits subtropicaux du pays et environ 50% de ses œufs. Une raréfaction accrue de la main d’œuvre est à l’œuvre. Le secteur agricole employait 74 000 personnes en 2021, dont 30 000 ressortissants étrangers dont 8 500 ont quitté Israël depuis le début de la guerre. Par ailleurs, 9 000 Palestiniens employés dans l’agriculture israélienne ne sont plus autorisés à travailler. Le gouvernement israélien multiplie les contacts diplomatiques pour faire venir des travailleurs agricoles, notamment d’Asie.

Au Liban, outre l’évacuation de la zone frontalière qui compromet la récolte des olives, l’utilisation par Israël de bombes au phosphore blanc dans le Sud du Liban aurait causé une centaine d’incendies, détruisant quelque 462 hectares de terrains boisés, ainsi que 20 hectares d’oliveraies et des terres agricoles.

Source Ambassade de France en Jordanie

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