Le sénateur du Val-de-Marne Akli Mellouli a prononcé un discours au Sénat critiquant vivement l'approche du gouvernement français concernant les accords franco-algériens de 1968 sur l'immigration et la circulation des personnes.
Dans son allocution, Akli Mellouli a dénoncé ce qu’il qualifie de “manœuvres politiciennes opportunistes” et a exprimé son inquiétude face à la “surenchère” verbale qui aurait, selon lui, “libéré une parole algérophobe” dans le débat public français.
Le sénateur a rappelé que ces accords, souvent critiqués par l’extrême-droite et désormais par le gouvernement, ont déjà été révisés à trois reprises avec la coopération des autorités algériennes. Il affirme que, dans leur état actuel, ces accords constituent plutôt “un frein aux droits des Algériens” en les excluant de certaines évolutions législatives dont bénéficient d’autres ressortissants étrangers.
Parmi les inégalités citées figurent l’impossibilité pour les Algériens d’accéder aux cartes “compétences et talents” instaurées en 2006, ainsi que l’obligation pour les étudiants algériens d’obtenir une autorisation de travail, contrairement à d’autres nationalités.
Akli Mellouli a également exprimé son inquiétude quant à la dégradation des relations diplomatiques de la France avec plusieurs pays africains, dont récemment l’Algérie, après des tensions similaires avec le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, le Sénégal et le Tchad.
Le sénateur a souligné l’importance économique des relations franco-algériennes, mentionnant la présence de près de 450 entreprises françaises en Algérie et environ 6 000 autres qui exportent vers ce marché.
Dans son discours, Akli Mellouli a plaidé pour un rapprochement entre la France et l’Algérie “sur l’exemple de l’axe Paris-Berlin”, fondé selon lui sur “la vérité, la justice et le respect mutuel” plutôt que sur une “reconnaissance mémorielle au compte-gouttes, dictée par des calculs politiciens”.
Cette intervention s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques accrues entre Paris et Alger concernant la révision des accords bilatéraux sur l’immigration.
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