Les nouveaux investissements annoncés par l’Égypte dans des installations portuaires dédiées au pétrole et au gaz entrent en droite ligne d’une vision stratégique dont l’objectif est de repositionner le pays comme un acteur majeur du marché mondial de l’énergie.
L’Autorité générale du port d’Alexandrie et l’Alexandria Supply Chain Company (ASCC) ont signé le jeudi 6 mars 2025 un accord de concession d’un montant de 660 millions USD pour le développement d’un terminal de vrac liquide et gazeux dans le port égyptien de Dekheila. Le projet est entièrement financé par des capitaux égyptiens, par le biais d’un partenariat stratégique entre les sociétés pétrochimiques relevant du ministère du Pétrole et des Ressources minérales.
L’infrastructure comprendra entre autres une jetée de 800 mètres de long et d’une profondeur supérieure à 20 mètres, permettant l’accostage simultané de deux navires de capacité allant jusqu’à 250 000 tonnes chacun. Le projet comprend également d’autres installations sur une superficie de 390 000 mètres carrés intégrant des zones de stockage, des unités de gazéification, des équipements de manutention et des réseaux de transport pour les importations et les exportations.
La première phase du projet devrait entrer en service commercial en 2027, avec une capacité initiale de traitement de 350 000 tonnes par an, et une fois la phase 3 achevée, la capacité annuelle augmentera pour atteindre 4 millions de tonnes par an.
La concession intervient quelques jours après la signature en fin février dernier d’un accord d’investissement de 7 milliards USD entre le ministère du Pétrole, la Société égyptienne holding des produits pétrochimiques, la société anglaise Shard Capital et le groupe saoudien Al-Qahtani. Cet accord prévoit la construction d’un complexe pour la production des produits pétrochimiques à la nouvelle ville d’Al-Alamein.
Des ouvrages qui s’ajouteront aux installations portuaires pour soutenir la chaine des valeurs de cette industrie dont le potentiel s’accroit avec notamment la découverte ces dernières années d’importants gisements gaziers. Ces initiatives s’inscrivent selon le ministre des Transports Kamel El-Wazir, dans une vision stratégique qui consiste à renforcer les capacités logistiques du pays des pharaons et à le positionner comme un acteur majeur dans le commerce mondial de l’énergie.
Il faut préciser toutefois que malgré ses capacités importantes et ses champs de pétrole et gaz en production, l’Égypte est en effet redevenue l’année dernière un importateur net. Plus tôt en début février de cette année, elle a signé un accord d’environ 3 milliards USD avec Shell et TotalEnergies pour sécuriser 60 cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) pour couvrir la demande nationale pour 2025.
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