Les pays du Proche-Orient sont très diversement exposés aux récentes annonces et décisions de politique étrangère de l’administration Trump. La plupart des cas de figure existent dans la région : un pays extrêmement proche politiquement des Etats-Unis, plusieurs pays bénéficiant d’un soutien financier récurrent et pouvant être fragilisés par une potentielle mise en retrait américaine, et enfin un pays considéré comme ennemi de la part des Etats-Unis, et dont l’administration Trump II pourrait renforcer le caractère antagoniste.
L’entrée en fonction de l’administration Trump II devrait accentuer les tendances politiques observées à l’égard d’Israël et de l’Iran, et pénaliser par transivité l’Irak.
Israël bénéficie d’une relation privilégiée avec les Etats-Unis et cette tendance s’est renforcée depuis l’arrivée de l’administration Trump II. Les actes témoignant de cette proximité se sont multipliés ces derniers mois. Benjamin Netanyahou a notamment été le premier dirigeant étranger reçu à la Maison Blanche.
La nouvelle administration américaine s’est mobilisée en faveur d’Israël sur le plan financier et 12,5 Mds USD lui ont été versés depuis la prise de fonction de Trump, soit un montant équivalent à celui accordé par l’administration Biden sur l’ensemble de l’année 2024 (14 Mds USD).
L’Iran fait à l’inverse l’objet d’une stratégie de pression « maximale » qui pourrait entrainer, à moyen terme, une dégradation de sa situation économique.
Cette pression s’est traduite par une diminution des exportations de pétrole qui n’auraient pas dépassé 1 Mb/jour en janvier 2025, contre une moyenne d’1,6 Mb/j en 2024. Ces tendances pourraient faire courir de grands risques à l’économie iranienne. L’Irak pourrait également se trouver lourdement impacté par les nouvelles politiques américaines.
L’arrêt des importations d’électricité iranienne en dollar contraint l’Irak à réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de l’Iran et à accélérer ses programmes de diversification.
Également, sous la loi « Stop Harboring Iranian Petroleum Act » (SHIP Act), l’administration américaine pourrait imposer des sanctions à l’encontre de personnes et d’entités juridiques irakiennes impliquées dans le financement et la commercialisation de produits pétroliers iraniens.
L’Égypte et la Jordanie, structurellement dépendantes du soutien financier américain, devraient bénéficier du maintien d’une partie de l’aide qui leur est accordée.
En Jordanie, principal pays bénéficiaire de l’aide américaine, l’aide budgétaire (650 M USD) et l’aide militaire (400 M USD) devraient être maintenues. En Égypte, l’aide militaire déployée a fait l’objet d’une exemption dès l’annonce de la suspension des programmes d’aide américains en janvier 2025.
Les pays de la région bénéficiant jusqu’alors de fonds USAID sont tous concernés par leur retrait mais les Territoires Palestiniens (TP) sont démesurément impactés. Les financements USAID s’y sont élevés à 2,1 Mds USD pour l’aide humanitaire depuis le 7 octobre et à 500 M USD par an pour le développement.
Aucun pays n’a été épargné par les hausses de droits de douanes annoncées par Donald Trump début avril.
La Jordanie et l’Égypte ont vu leurs droits de douanes augmenter de 10%. Israël n’a pas été épargné et s’est vu appliquer des taxes additionnelles de 17%. L’Irak s’est quant à lui vu imposer des droits de douanes à hauteur de 39%.
Les secteurs concernés sont très variés. Les exportations égyptiennes et jordaniennes vers les États-Unis sont principalement composées de textile et se sont élevées à 6,1 Mds USD et 2,7 Mds USD en 2024 respectivement.
Source Ambassade de France au Liban
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