Alors que l’Europe renforce sa transition vers une électricité d’origine renouvelable, l’Afrique du Nord s’engage dans des projets de câbles sous-marins pour exporter son électricité verte.
Dans son rapport « Geopolitics of the Energy Transition: Energy Security » publié en avril 2024, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) souligne que l’électrification est l’un des marqueurs majeurs de la transition énergétique, et que le développement des interconnexions transfrontalières contribuera à en réduire les coûts et à renforcer la sécurité des approvisionnements.
Avec une demande mondiale appelée à croître de 220% d’ici 2050, les infrastructures de transport électrique deviennent des éléments centraux et sensibles de la sécurité énergétique. Dotée d’un fort potentiel solaire et éolien, et idéalement positionnée géographiquement, l’Afrique du Nord se trouve en première ligne.
Des projets comme GREGY (Égypte – Grèce), ELMED (Tunisie – Italie) ou Xlinks (Maroc – Royaume-Uni) visent à exporter l’électricité renouvelable produite en Afrique du Nord vers les marchés européens via des interconnexions dédiées. La Norvège, souvent qualifiée de « batterie verte de l’Europe », montre combien un fort potentiel renouvelable associé à des infrastructures de transport efficaces peut conférer un rôle stratégique dans l’approvisionnement international.
« À mesure que les pays s’engagent dans la transition, l’importance stratégique de l’infrastructure électrique dans une économie énergétique décarbonisée deviendra un thème central de la politique énergétique et des relations internationales, ce qui pourrait conduire à de nouvelles alliances et à des changements dans la dynamique géopolitique. Les câbles de transport débloquent le potentiel d’exportation de pays qui n’exportent pas d’électricité aujourd’hui » souligne le rapport de l’IRENA.
Néanmoins, pour que l’Afrique du Nord tire pleinement profit de ce positionnement stratégique, elle devra maîtriser les conditions d’accès au marché, assurer la souveraineté sur ses infrastructures et anticiper les risques de déséquilibre. À terme, ces lignes transméditerranéennes pourraient redéfinir les alliances énergétiques entre l’Europe et le continent africain.
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