Maroc Telecom
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Agence Ecofin
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Mercredi 14 Mai 2025 à 06:00

Maroc Telecom est en difficulté sur son marché domestique, notamment en raison d’un environnement concurrentiel intense. La société veut se tourner vers ses filiales d’Afrique subsaharienne, qui soutiennent sa croissance depuis quelques années.

La société de télécommunications Maroc Telecom prévoit de poursuivre des investissements intensifs pour améliorer la couverture réseau et la qualité de service en Afrique subsaharienne, notamment dans les zones rurales et enclavées. Le groupe cherche ainsi à répondre à une demande croissante tout en poursuivant sa croissance dans la région, où il possède dix filiales. 

« Ces investissements se concentrent sur l’extension des infrastructures (antennes relais, backbone fibre, etc.) et leur modernisation », a précisé Maroc Telecom dans ses résultats consolidés pour le premier trimestre 2025 publiés le vendredi 25 avril. 

L’entreprise n’a pas précisé les montants qu’elle prévoit d’investir dans la région. Elle a investi 654 millions de dirhams (72,7 millions $) dans son réseau au cours du premier trimestre 2025, en baisse de 12,9 % par rapport aux 751 millions de dirhams investis au cours de la même période en 2024.

Cependant, de 2022 à 2024, l’entreprise a investi en moyenne 4,4 milliards de dirhams par an dans son réseau. En 2021 et 2020, elle avait respectivement investi 2,9 milliards de dirhams et 1,8 milliard de dirhams. L’entreprise a même investi 150 millions d’euros (170,6 millions $) dans la construction-marin à fibre optique pour desservir ses filiales. 

Maroc Telecom veut se concentrer sur les zones rurales, car elle estime que « la fracture numérique reste marquée ». En effet, selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), la région comptait 527 millions d’abonnés à la téléphonie mobile pour un taux de pénétration de 44 % en 2023. Pour l’Internet mobile, l’organisation a dénombré 320 millions d’abonnés pour un taux de pénétration de 27 %.

Combler cette fracture représente une opportunité de croissance pour les opérateurs, dont Maroc Telecom. La GSMA estime que leurs revenus devraient atteindre 61 milliards $ en 2030 lorsque les taux de pénétration de la téléphonie mobile et de l’Internet mobile passeront à 53 % et 37 %, respectivement. 

Pour saisir cette opportunité, les opérateurs devront investir conséquemment. La GSMA table sur 62 milliards $ d’investissements entre 2023 et 2030. L’association explique que le déploiement de l’infrastructure mobile en milieu rural reste commercialement difficile, notamment en raison du fait que ces zones sont parfois faiblement peuplées, ce qui décourage les opérateurs télécoms qui n’y trouvent pas d’intérêt économique. Certaines zones présentent également un relief difficile, compliquant le déploiement. 

Par ailleurs, au-delà des défis financiers et infrastructurels, Maroc Telecom devra composer avec la concurrence d’acteurs tels que MTN, Orange, Vodacom ou Airtel, qui investissent eux aussi dans les zones rurales.

L’opérateur devra également s’attaquer aux obstacles qui freinent l’adoption du réseau chez les populations, même dans les zones déjà couvertes. Il s’agit notamment du coût élevé des téléphones, du prix des services, ainsi que du manque de compétences numériques de base. 

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