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#Analyse #Construction #Emploi #ISRAEL
Agence Ecofin
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Dimanche 3 Août 2025 à 06:54

Depuis le 7 octobre 2023, l’emploi dans le secteur de la construction s’est partiellement redressé. Le secteur a atteint un pic d'emploi à la veille de la guerre au 3ème trimestre 2023, lorsqu’il comptait environ 353 000 employés. L'éclatement de la guerre et les restrictions imposées à l'entrée des Palestiniens sur le marché du travail israélien ont entraîné une chute importante du nombre d'employés dans le secteur, à environ 239 000 au dernier trimestre 2023. L'augmentation progressive du nombre de travailleurs étrangers et le recours à des travailleurs israéliens a permis de compenser cette baisse. Au 1er trimestre 2025, le secteur employait 336 000 personnes, en baisse d’environ -5% par rapport à la veille de la guerre.

La part croissante des travailleurs étrangers, qui effectuent en moyenne un volume horaire plus élevé, a permis d’atténuer le recul du nombre total d’heures travaillées par rapport à la période pré-conflit (-4%). Compte tenu de la demande soutenue en matière de construction, le Chef économiste du Ministère israélien des Finances (MoF) estime toutefois qu’il manquerait encore 38 000 travailleurs dans le secteur.

Cette reprise progressive résulte d’une recomposition de la main d’œuvre du secteur, illustrée notamment par la hausse du nombre de travailleurs étrangers. 

Le MoF observe une augmentation significative de leur part dans la construction (+121% par rapport au T3 2023). Ils proviennent pour l’essentiel du sous-continent indien et de la Chine via le canal privé ou le canal bilatéral. Le canal privé, par lequel les entreprises israéliennes recrutent directement les travailleurs à l’étranger, a fait l’objet d’un encouragement par le Ministère de la Construction et du Logement. 

Le quota initial fixé à 20 000 travailleurs étrangers a été augmenté en décembre 2024 de 5 000 postes puis à nouveau en février 2025, portant le total à 30 000 travailleurs autorisés. Le gouvernement a par ailleurs assoupli les critères d’entrée, en autorisant par exemple la dispense d’épreuves pratiques à hauteur de 50% des recrutements. 

Le canal bilatéral, qui repose sur des accords intergouvernementaux, a connu quelques évolutions. Les accords les plus récents concernent l’Inde (novembre 2023), le Sri Lanka (novembre 2023 – janvier 2024) et la Thaïlande (renouvellement et extension entre fin 2024 et début 2025). Des accords antérieurs existent également avec des pays européens comme la Moldavie et la Roumanie, les Philippines et la Chine. 

En mars 2017, Israël a signé un accord bilatéral avec la Chine permettant l’accueil de jusqu’à 20 000 travailleurs chinois dans le secteur de la construction, mais ce contingent n’a jamais été atteint en raison des tensions sécuritaires et de la guerre. Toutefois, suite à la relance du processus de recrutement en mai 2025, 4 000 nouveaux travailleurs chinois devraient rejoindre les chantiers de construction. 

Israël développe enfin un troisième canal d’appel à la main-d’œuvre : des entreprises de construction étrangères viennent opérer directement sur son sol avec leurs propres effectifs. Un premier appel d’offres en avril 2025 du Ministère de la Construction et du Logement a permis de sélectionner quatre sociétés, dont deux originaires de Singapour et du Vietnam, autorisées à intervenir sur des projets résidentiels à grande échelle et bénéficiant d’un agrément de cinq ans renouvelables.

L’augmentation du nombre des travailleurs israéliens peine à compenser le départ des Palestiniens. 

Les travailleurs palestiniens, qui étaient 109 000 avant la guerre, sont désormais 21 000 et pour l’essentiel employés dans les colonies en Cisjordanie occupée. Bien qu’insuffisante, la hausse des travailleurs israéliens (arabes ou non) est notable, dont la part croît respectivement de 11% et de 28% entre le 3èmetrimestre 2023 et le 1er trimestre 2025. 

Elle découle de la mise en place d’incitations financières et de programmes gouvernementaux (formation qualifiante accélérée, subvention à l’embauche pour les employeurs). Parallèlement, la Histadrout (fédération générale des syndicats israéliens) a joué un rôle central dans les négociations salariales avec les employeurs. 

Elle a obtenu une augmentation significative du salaire de base mensuel dans la construction, passant de 5 300 ILS à environ 6 300 ILS prévus d’ici décembre 2025 (+19 %).

Source Ambassade de France en Israël 

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