Dans un contexte où le chômage des jeunes atteint des seuils alarmants, moderniser les structures publiques dédiées à l’emploi devient indispensable pour restaurer la confiance et activer le potentiel économique d’une génération en quête de stabilité.
Au Maroc, le marché du travail connaît une instabilité chronique, en particulier pour les jeunes. Selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relayées par la presse locale lundi 18 août, le taux de chômage national a atteint 12,8 % au deuxième trimestre 2025, avec un taux particulièrement élevé de 35,8 % chez les 15–24 ans. Cette situation révèle les limites de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), qui peine à jouer pleinement son rôle d’intermédiation et à s’imposer comme acteur central de l’insertion professionnelle.
Pour relever ce défi, le gouvernement marocain a engagé une réforme ambitieuse de l’ANAPEC, visant à moderniser son statut juridique, optimiser l’utilisation de ses ressources et renforcer son efficacité opérationnelle. Aujourd’hui, seuls 14 % des nouveaux inscrits demandeurs d’emploi bénéficient effectivement des services de l’agence, qu’ils soient physiques ou numériques. Cette initiative s’inscrit dans le plan stratégique de développement 2022–2026 et dans la feuille de route nationale pour la promotion de l’emploi, qui vise à ramener le taux de chômage à 9 % d’ici à 2030, tout en créant 1,45 million de nouveaux emplois.
À ce stade, les modalités concrètes de la réforme restent à préciser. Toutefois, elle devra impérativement combiner transformation numérique, accompagnement individualisé des jeunes et coordination renforcée avec le secteur privé pour produire des résultats tangibles.
La réussite passera notamment par la consolidation de programmes phares comme IDMAJ, qui soutient l’accès des jeunes à des emplois et stages qualifiants, et TAHFIZ, qui facilite la formation professionnelle et l’insertion rapide sur le marché du travail. Les indicateurs de suivi devront mesurer non seulement le nombre de placements, mais aussi la qualité des emplois et la progression des carrières, afin d’assurer une insertion durable.
En mobilisant les bonnes pratiques locales et internationales, en engageant activement les entreprises et en plaçant les jeunes au cœur des dispositifs, le Maroc pourrait transformer cette réforme en un véritable moteur de croissance inclusive et de stabilité sociale.
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