Au Maroc, l’oignon constitue la troisième culture maraîchère produite et une source de recettes d’exportation non négligeable dans le secteur. Après un coup d’arrêt en 2023/2024, la filière se relance sur le segment des exportations.
Le Maroc a placé 64 900 tonnes d’oignons frais sur le marché international au terme de la campagne commerciale de 2024/2025, selon les données compilées par le site spécialisé EastFruit. Le stock annoncé est presque 5 fois plus élevé que le volume enregistré au cours de la campagne précédente (13 500 tonnes) et signe un nouveau record dans l’histoire de la filière.
Pour expliquer cette hausse, EastFruit met en avant la levée durant l’été 2024 (entre juin et août) de l’interdiction des exportations de la filière marocaine à destination des pays d’Afrique de l’Ouest, qui était en vigueur depuis plus d’un an. Une décision qui avait été prise par l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations des produits agricoles et alimentaires (Morocco Foodex) en vue de stabiliser le marché intérieur, en proie à une pénurie dans un contexte de sécheresse qui a affecté les principales zones de production.
Toutefois, un autre facteur peut aussi être pris en compte pour expliquer cette embellie. Il faut noter qu’entre octobre 2023 et mai 2025, le gouvernement a mis en place un programme de subvention pour faciliter l’accès des agriculteurs aux semences d’oignon, dans le cadre des différentes mesures adoptées pour atténuer l’impact de la sécheresse et relancer la production.
Globalement, la croissance des volumes d’expéditions d’oignons s’est également répercutée sur les recettes d’exportation. D’après EastFruit, la filière marocaine a engrangé 238 millions $ de recettes en 2024/2025, un record et un montant presque 6 fois plus élevé que celui enregistré un an plus tôt (près de 38 millions $).
En ce qui concerne les débouchés, l’Afrique de l’Ouest demeure la principale destination des oignons marocains, principalement représentée par la Mauritanie et la Côte d’Ivoire, qui comptent à elles deux pour 73 % des achats. Il faut aussi noter qu’un nouveau marché a émergé au Moyen-Orient, avec les Émirats arabes unis qui ont importé 5 500 tonnes, représentant 8,5 % des exportations marocaines totales.
Le défi de la filière marocaine pour la prochaine campagne sera de maintenir ces standards sur le marché international malgré la sécheresse et la suppression des subventions.
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