L’Irak est le 5ème producteur mondial de pétrole et le 2ème producteur de l’OPEP avec une production moyenne de 4,2 M de barils/jour (Mb/j) en 2024 et des réserves estimées à 145 Mds de barils, soit 95 années de production au niveau actuel.
Le pays est structurellement dépendant de l’exploitation pétrolière qui représentait en 2024 39% du PIB, 92% des recettes publiques et 99% des recettes d’exportation. Ces activités sont par ailleurs quasiment la seule source de recettes en USD, devise indispensable compte tenu de la très forte dépendance de l’économie aux importations en raison des grandes faiblesses de l’appareil productif national, industriel et agricole.
L’Irak exporte la majorité de sa production de pétrole brut (3,4 Mb/j en 2024) dont les recettes d’exportation ont atteint 94 Mds USD en 2024.
Les principaux clients sont la Chine (1,2 Mb/j), l’Inde (1 Mb/j) et la Corée du sud (0,3 Mb/j). L’Europe est le principal marché hors Asie avec 0,7 Mb/j exportés en 2024, soit 20% du total des ventes. On relève une présence croissante des entreprises chinoises qui comptent pour environ 50% de la production de pétrole irakien.
Le reste du secteur est dominé par les compagnies pétrolières occidentales (BP, ENI, TotalEnergies) et russes (Lukoil). On note également un regain d’intérêt des entreprises américaines pour le secteur depuis le début d’année 2025 (Chevron, Morgan Hughes, ExxonMobil et HKN Energy).
Le gouvernement irakien a rappelé début septembre 2025 son objectif d’augmenter les capacités de production de pétrole de 5 Mb/j à 7 Mb/j et de transformer 40% du pétrole brut exporté en produits raffinés d’ici 2030 (1,5 Mb/j contre 1,2 Mb/j actuellement).
Ces annoncent interviennent alors que l’OPEP+ poursuit la hausse de sa production initiée en avril 2025, impliquant une augmentation du quota de production pour l’Irak à 4,237 M b/j à partir du mois d’octobre (contre 4 Mb/j en mars). Dépassant régulièrement cette limite, le pays s’est engagé à réduire sa production pour compenser sa surproduction passée (environ 170 000 b/j en 2024).
En parallèle, le Premier ministre Mohammed Al-Soudani a sollicité auprès de l’OPEP une révision à la hausse du quota de production attribué à l’Irak.
Le secteur pétrolier irakien est confronté à de grandes difficultés et nécessite d’importants investissements.
Les infrastructures pétrolières de l’Irak, marquées par leur vétusté et des défaillances fréquentes, freinent les capacités de production et d’exportation du pays. Des entreprises et personnalités irakiennes, impliquées dans la facilitation d’exportations de produits pétroliers iraniens, sont exposées à des sanctions par l’administration américaine au titre de la loi Stop Harboring Iranian Petroleum Act adoptée en 2023 et renforcée en 2024.
La répartition des compétences en matière d’exportation de pétrole est l’objet d’un litige profond entre les gouvernements de Bagdad et de la région autonome du Kurdistan (RAK) depuis la fermeture de l’oléoduc d’exportation vers la Turquie en mars 2023, entraînant un effondrement des ressources financières de la RAK.
Un accord a néanmoins été conclu entre les deux parties en juillet 2025 : la RAK s’est engagée à livrer 0,23 Mb/j, plus de 80% de sa production totale, à la SOMO – State Oil Marketing Organization – compagnie nationale chargée de la distribution de produits pétroliers en Irak.
En contrepartie, le ministère irakien des Finances versera à la RAK une avance de 16 USD par baril, conformément à un amendement budgétaire adopté en février par le Parlement.
Les entreprises pétrolières opérant dans la région du Kurdistan exigent des garanties de paiement et le plein respect des contrats signés avec le gouvernement d’Erbil pour confirmer leur accord. Aussi, les perspectives de reprise des exportations via la Turquie restent très incertaines.
Source : Ambassade de France, Service Économique de Bagdad
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