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#Emploi #Gouvernement #PIB #Tourisme #EGYPTE
Denys Bédarride
lundi 17 avril 2023 Dernière mise à jour le Lundi 17 Avril 2023 à 06:59

Forte d’une concentration remarquable de sites archéologiques et de zones côtières déjà riches en stations balnéaires, l’Égypte jouit d’un potentiel touristique indéniable. Deuxième source de devises étrangères du pays, derrière les transferts de la diaspora mais devant les revenus du canal de Suez, le tourisme a rapporté 10,7 Mds USD en 2021/22, un rebond après les deux années de recettes affaiblies par la pandémie. Cette rente, vitale pour l’économie égyptienne (9 % du PIB et 10 % de l’emploi total du pays) se redressait de la crise Covid quand la guerre en Ukraine a éclaté.

Les arrivées de ressortissants russes et ukrainiens qui constituaient près de 40 % du nombre total de touristes annuels ont diminué de respectivement 40 % et 80 % depuis mars 2022. L’impact du conflit semble toutefois avoir été temporaire : Fitch anticipe un flux de touristes atteignant 11,6 millions (+46%) pour l’exercice en cours.

Dans un contexte macroéconomique marqué par de fortes tensions sur les liquidités en devises, le développement du tourisme est au cœur des priorités de l’État, qui vise à atteindre les 30 millions de touristes par an d’ici 2028 (et 30 Mds de recettes associées). La dépréciation de la livre rend le pays d’autant plus attractif pour les touristes.

Selon le Ministre du Tourisme, 30 Mds USD d’investissements seraient néanmoins nécessaires pour développer les capacités hôtelières de l’Égypte déjà conséquentes, afin d’atteindre l’objectif fixé. Les fragilités actuelles du secteur tiennent aujourd’hui à la faible qualité de l’offre, les infrastructures hôtelières et le service étant souvent en deçà des standards internationaux, et à l’insuffisance des vols desservant l’Égypte (faible pénétration des liaisons « low-cost »). 

La hausse des revenus touristiques devra aussi passer par une amélioration de la performance des aéroports égyptiens, et par la facilitation de l’obtention des visas. Enfin, une diversification des publics visés dans la promotion de la destination Égypte est prévue par les autorités, qui souhaitent s’ouvrir à de nouveaux types de tourisme (éco-tourisme, médical, business…) et à d’autres géographies (outre les touristes du Golfe déjà présents, l’Asie, l’Amérique latine…).

Cette stratégie de redynamisation repose sur un recours accru au secteur privé et aux investissements étrangers. L’État prévoit d’ailleurs de se retirer progressivement de ce secteur pour attirer les investisseurs étrangers dans le cadre du plan de privatisation annoncé en février 2023. Des investisseurs saoudiens et le qatariens seraient notamment intéressés par l’achat de participations publiques dans le secteur hôtelier. 

Les groupes hôteliers privés continuent également d’investir dans le pays : Hilton prévoit de doubler son nombre de complexes à 27 d’ici 3 à 5 ans, Travco prévoir d’investir 210 M€ pour renforcer sa capacité hôtelière et Accor, qui exploite déjà 35 hôtels en Égypte, prévoit d’en ouvrir 12 de plus au cours des sept prochaines années. 

Alors que des avancées sont espérées dans l’aérien – on notera notamment le premier vol reçu début mars 2023 par l’aéroport du Sphinx, inauguré en 2020 pour désengorger le Caire en desservant directement le plateau de Guizèh – plusieurs projets de mobilité sur les sites touristiques ou de digitalisation dans les musées voient le jour. 

Source : Ambassade de France en Egypte

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