La Tunisie traverse une crise économique marquée par des difficultés financières persistantes. Dans ce contexte, la nouvelle cheffe du gouvernement devra conjuguer réformes économiques et gestion des attentes sociales pour assurer une stabilité politique et financière à la Tunisie.
Le président tunisien Kaïs Saïed a nommé Sarra Zaafrani Zenzeri Première ministre, à la suite du limogeage de Kamel Madouri. Le gouvernement en place a été maintenu. L’annonce a été faite dans un communiqué de la présidence publié ce vendredi 21 mars 2025. Aucune explication officielle n’a été fournie concernant le renvoi de Madouri, qui avait été nommé en août 2024, lors d’un vaste remaniement ministériel.
Ingénieure en génie civil et haute fonctionnaire, Sarra Zaafrani Zenzeri dirigeait le ministère de l’Equipement depuis 2021. Elle devient ainsi la deuxième femme à occuper le poste de Première ministre en Tunisie, après Najla Bouden, d’octobre 2021 à août 2023.
Lors d’une réunion diffusée sur la page Facebook de la présidence tunisienne, Kaïs Saïed a insisté sur la nécessité de « mieux coordonner l’action gouvernementale et de surmonter les obstacles pour répondre aux attentes du peuple tunisien ».
Cette nomination intervient alors que la Tunisie traverse une crise économique marquée par des difficultés financières persistantes. Avec une dette élevée et des déficits budgétaires chroniques, le pays peine à stabiliser ses finances publiques. Il fait également face à des pénuries de produits de première nécessité et reste sous la surveillance du Fonds monétaire international (FMI).
L’inflation, bien qu’en légère baisse (de 6% en janvier à 5,7% en février 2025), continue d’éroder le pouvoir d’achat des Tunisiens. Le taux de chômage, quant à lui, demeure stable à 16% au troisième trimestre 2024, illustrant la persistance des tensions sur le marché du travail.
La nouvelle cheffe du gouvernement devra stabiliser les finances publiques tout en évitant une aggravation des tensions sociales. Sa mission consistera également à rassurer les créanciers internationaux et à restaurer la confiance des investisseurs.
Selon les prévisions du FMI, le déficit budgétaire tunisien devrait légèrement diminuer en 2025, pour atteindre 3,4% du PIB contre 3,5% en 2024. En revanche, la dette publique poursuivra sa hausse, passant de 83,7% à 84,3% du PIB sur la même période.
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