Dans son dernier numéro de la série Policy Brief intitulé Med Brief, le FEMISE met en avant les travaux de deux chercheurs sur le système d'innovation national (SNI) au Maghreb. Les raisons de sa faiblesse sont passés au peigne fin et les chercheurs livrent plusieurs recommandations pour le potentiel succès de ce modèle.
Manque d’efficacité des actions des pouvoirs publics, faiblesses structurelles, manque de temps nécessaire à la coordination… Dans le numéro 13 du Med Brief , Sonia Ben Slimane chercheuse à ESCP Europe et Maarouf Ramadan chercheur et professeur à Kedge Buisness School à Marseille , tentent de proposer un cadre conceptuel pour atteindre une efficacité effective des systèmes nationaux d’innovation (SNI).
Les deux chercheurs ont posé un regard sur les pays du Maghreb et leurs SNI. S’ils reconnaissent « des différences entre les trois pays » les chercheurs insistent sur les points communs beaucoup plus nombreux comme « la culture, la situation géopolitique , l’histoire » pour développer leur vision. Ainsi , si l’innovation est souvent considérée comme source de croissance , les acteurs de sa mise en œuvre peinent à trouver la juste formule. Maarouf Ramadan et Sonia Ben Slimane ciblent d’abord les quatre principaux acteurs des SNI , on y retrouve ainsi les :
- Les gouvernements et les organisations apparentées : ces derniers fixent la réglementation et soutiennent l’innovation par le financement de la recherche fondamentale entre autres.
- Les industries et entreprises: ils soutiennent l’innovation par la Recherche & Développement , expérimentation ou l’amélioration des produits.
- Les Universités : elles contribuent à l’innovation à travers la formation d’une main d’oeuvre technique et scientifique et à travers la recherche.
- Les organisations public-privé engagé dans des activités d’éducation dirigée.
La coordination de ces différents acteurs se fait par les structures de proximité , les mécanismes d’incitation. De plus, le gouvernement à travers sa politique structurelle, doit assurer la mise en place d’un cadre d’actions incitatives, ainsi que de sources de financement adéquates. Or dans le cas des pays du Maghreb , les chercheurs pointent du doigt «l’absence de capacité d’absorption nationale ainsi que la fragilité structurelle des systèmes d’innovation nationaux ».
Pour remédier à ces problématiques , les deux chercheurs lancent trois axes de réflexions basée sur la gestion des ressources et des capacités locales dans laquelle la gouvernance joue un rôle primordial.
L’axe structurel d’abord : les chercheurs préconisent la mise en place « de structures d’incitation au soutien et à l’innovation pour les entreprises. avec des outils adéquats, y compris des projets communs avec des entreprises multinationales». Mais cela doit s’accompagner « d’un régime de propriété intellectuelle qui organise l’environnement de l’innovation et protège les innovations locales ainsi que des investisseurs étrangers » complètent les économistes.
L’axe de coordination ensuite : sa mission est de promouvoir et de faciliter les échanges entre les différents composantes du système, telles que le transfert de connaissances, la mise en place de projets collaboratifs, le financement projets innovants et l’évaluation des actions des différentes composantes.
Enfin l’axe de gouvernance : le rôle de ce dernier est de « réhabiliter le rôle du gouvernement dans l’éducation et dans la coordination entre les acteurs » soulignent les chercheurs.
En conclusion de l’étude , Sonia Ben Slimane et Maarouf Ramadan suggèrent d’améliorer la coordination entre les parties prenantes existantes au niveau national. La mise en place d’un cadre institutionnel qui aidera les pays du Maghreb à promouvoir un climat d’innovation. Et enfin la mise en place d’un mécanisme pour renforcer l’apprentissage de l’innovation, spécialement pour les entreprises du Maghreb.
Pour retrouver l’ensemble de l’étude cliquez ici .
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