Journée mondiale de la santé : FEMISE liste les besoins pour les pays du Sud de la Méditerranée
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Sami Bouzid
vendredi 5 avril 2019 Dernière mise à jour le Vendredi 5 Avril 2019 à 12:45

Alors que la journée mondiale de la santé est célébrée le 7 avril, FEMISE et son réseau de chercheurs ont listé les besoins en la matière pour les pays du Sud de la Méditerranée. Une thématique sur laquelle le Think-Tank méditerranéen se penche depuis quelque temps.

« La question de la santé en Méditerranée doit occuper une place capitale dans les débats ». C’est le premier constat que tire Charlotte François de l’Université Clermont Auvergne (France). 

De la lutte contre la mortalité à l’accès des soins pour tous, la chercheuse dresse un portrait d’un secteur malade dans la région MENA où « le taux de mortalité infantile est le deuxième plus élevé du monde » . Les femmes et notamment celles qui accouchent sont aussi particulièrement touchées, un état des lieux que la chercheuse étaye avec notamment les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui en 2015 rapportait « 166 décès pour 100.000 naissances ». 

Les chercheurs associés au réseau FEMISE se sont ainsi intéressés à l’Egypte « où la première cause de mortalité des enfants demeure les maladies diarrhéique » rapporte Patricia Augier, Présidente du Conseil Scientifique de FEMISE et professeur de l’Université Aix-Marseille. Les raisons ? «Éloignement d’un point d’eau, coupures d’eau régulières ». Les solutions ? « Un meilleur accès à l’eau pour réduire la mortalité infantile »

Les disparités territoriales et la pauvreté sont aussi un facteur déterminant dans l’accès aux soins, comme le relève le Dr Ali Rashed, Statistics Manager à ERF (Egypte) « il y a 10 millions d’enfants pauvres dans le pays ». Le chercheur pilote une initiative ambitieuse de ERF qui ouvre l’accès à un grand nombre de ressources de données, telles que des enquêtes sur la santé et sur le marché du travail.

«Il ne faut pas lier l’activité professionnelle et le droit à l’assurance sociale» 

Cette année, la thématique retenue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est la Couverture Santé universelle. Un point sur lequel le réseau FEMISE a pu se pencher à plusieurs reprises. Ainsi, dans une étude publiée en Août 2018, le think-tank avait déjà évalué les impacts d’une Couverture Sanitaire Universelle (CSU) en Palestine. On y apprenait que les simulations de réformes axées sur la CSU en Palestine semblent « améliorer le bien-être et la croissance économique ». 

Évoquant le cas de la Tunisie, le Dr Khaled Makhloufi, de l’Université Aix-Marseille, fait le même constat. Pour le chercheur, il est évident « qu’il ne faut pas lier l’activité professionnelle et le droit à l’assurance sociale ». En clair, il faut pouvoir donner l’accès aux soins à tous, peu importe la condition sociale. 

Un objectif que se fixe également l’OMS. L’organisation regrette que des millions de personnes aujourd’hui « sont forcées de choisir entre les soins et d’autres dépenses quotidiennes comme l’alimentation, les vêtements ou même un logement ». Rappelons que la question de la santé pour tous a été évoquée il y a déjà plus de deux mille ans par le philosophe grec Héraclite, ce dernier la mettant au diapason avec la terre en ces termes « la santé de l’homme est le reflet de la santé de la terre ». 

Les travaux du FEMISE sont disponibles sur www.femise.org

Article réalisé en partenariat avec le FEMISE. 

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