Fracture numérique en Méditerranée : FEMISE présente les défis et opportunités
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Sami Bouzid
vendredi 17 mai 2019 Dernière mise à jour le Vendredi 17 Mai 2019 à 07:57

A l'occasion de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information , célébrée chaque année le 17 mai, le FEMISE revient pour Ecomnews Med sur la question en portant un regard sur les défis que rencontrent les pays méditerranéens en la matière.

« Le chaînon manquant » titre du rapport Maitland publié en 1985. Il définit pour la première fois la fracture numérique, une problématique au cœur de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information. Pour cette 50ème édition, le monde célébrera certes la création de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) en 1865 à Paris, mais un accent particulier sera mis sur « la réduction de l’écart en matière de normalisation » prévient l’UIT. 

Ainsi, en se penchant sur la question en Méditerranée, Charlotte François, chercheuse au FEMISE, nous apprend que « les pays du Sud de la Méditerranée ont su se faire une place dans le secteur international de la télécommunication ». Elle cite notamment l’externalisation de services en Tunisie ou au Maroc pour étayer son propos. Un constat partagé par Jocelyn Ventura (Institut de la Méditerranée, FEMISE) qui s’appuie notamment sur l’indice de couverture des TIC « qui est plutôt bon dans les pays méditerranéens comparativement aux pays à revenus intermédiaires ». 

De larges disparités entre les régions méditerranéennes 

Mais pour les deux chercheurs, cela est loin d’être suffisant car « les pays du Sud de la Méditerranée ont encore besoin de développer ce secteur ». Et pour cause, le réseau de chercheurs note « les fractures intra-régionales » mais également le retard accumulé par rapport à la rive nord de la Méditerranée. Jocelyn Ventura pointe par exemple « la forte hétérogénéité dans l’utilisation d’internet avec certains pays où il y a moins de 50% d’utilisateurs ». On peut citer l’Egypte par exemple qui comptait en 2017 seulement 45% d’utilisateurs à en croire les données du FEMISE. 

Outre les utilisateurs , des grandes disparités et inégalités persistent dans l’accès au réseau à haut débit. Une problématique à laquelle les pays du sud, et particulièrement les pays arabes sont confrontés. Pour le FEMISE tout comme pour la Banque mondiale, l’une des solutions réside dans « l’investissement dans le secteur des TIC et dans le capital humain » souligne Charlotte François. 

Un investissement qui permet non seulement une croissance inclusive, mais qui doit également se faire en misant sur « certains secteurs à fort potentiel » précise Jocelyn Ventura qui cite entre autres « les cartes et panneaux électriques pour la Palestine, les appareils utilisant les rayons X en Tunisie ou encore les scannaires à ultrason au Maroc »

Réduire la fracture numérique pour faire reculer la pauvreté 

L’un des avantages notables qu’offre la réduction de la fracture numérique est la réduction de la pauvreté par le même biais. C’est du moins ce que soulignent les chercheurs. Comment ? « En permettant par exemple une meilleure inclusivité financière à travers l’utilisation de services de Fintech » soutient Charlotte François. 

Un secteur des TIC développé permet également une réduction des inégalités dans l’accès aux soins : « en Tunisie par exemple , une étude de cas a montré que la communication digitale permettait de réduire l’occurrence de certaines maladies non transmissibles  ». 

La journée du 17 mai célébrera donc l’UIT, la convention télégraphique, les TIC, mais permettra aussi de mettre sur la table de nombreux sujets pour assembler les chaînons manquants.

Les travaux du FEMISE sont disponibles sur www.femise.org

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